En 2015, les automobilistes ont perdu encore plus de temps sur le périph’ : comment ça se fait ?

Publié le 24 janvier 2016 à 12h32
En 2015, les automobilistes ont perdu encore plus de temps sur le périph’ : comment ça se fait ?

GALERE DES TRANSPORTS - Le boulevard périphérique parisien est l’axe le plus emprunté d’Europe et aussi l’un des plus embouteillés. Une route particulièrement sensible, toujours difficile pendant les heures de pointe, où une simple voiture en panne peut provoquer plusieurs dizaines de kilomètres d’embouteillages. Et en 2015, ça ne s'est pas amélioré. Le point.

Automobilistes franciliens, vous pensiez avoir touché le fond ? Et bien non, l’état du trafic en 2015 a été pire que jamais. Les conditions étaient pourtant bonnes, la météo clémente et sans grands programmes de rénovation des chaussées. Mais l’ étude de V-Traffic, premier fournisseur d’information trafic français, est formelle : les embouteillages oint augmenté de près de 10% en heure de pointe sur le périphérique en Ile-de-France. Pourquoi ?

► Davantage d’embouteillages. L’année 2014 avait pourtant laissé quelques espoirs : les kilomètres d’embouteillages avaient baissé de 9,6% par rapport à 2013. Mais l’embellie ne s’est pas reconfirmée en 2015, où les difficultés sont reparties à la hausse. Entre 2014 et 2015, le nombre de kilomètres d’embouteillages, durant les heures de pointe, a augmenté de 9,3%. La semaine post-attentats de novembre enregistre le plus grand nombre de kilomètres d’embouteillages avec + 69% comparé à la moyenne annuelle. Au total, depuis 2010, ce sont + 22% de difficultés observées sur le réseau francilien. L’année 2014 avait en fait été moins difficile grâce à la fin de nombreux grands chantiers.

V-Traffic


► Des mardis et vendredis noirs. Le mardi matin et le vendredi soir restent les moments de la semaine les plus difficiles. Le matin, la pire heure de départ vers Paris est enregistrée entre 7h30 et 7h50 pour la plupart des axes, exception faite pour l’A4, l’A14 et la N118 sur lesquelles la pire heure se situe entre 8h30 et 8h40. Vers la banlieue, la moyenne s’établit entre 8h30 et 8h50 pour tous les axes sauf l’A14 : 9h20.


L’A6 reste la plus encombrée. En un an, V-traffic indique avoir constaté une "augmentation de 13,1% du temps perdu par trajet, deux sens confondus". Sans surprise, l’A6 est de nouveau l’axe où les automobilistes perdent le plus de temps suivi toujours de très près par l’A4 et l’A15, avec "jusqu’à 4 jours et 6 heures perdu par an dans les embouteillages". Sur l’A4, confrontée à un flot très important de travailleurs, les automobilistes perdent ainsi 26 minutes et demi par jour, contre 24 en 2014. L’A15 fait son entrée dans le classement et s’impose d’emblée au "palmarès des pires axes franciliens", note V-Traffic, avec 26 minutes perdues par jour. Cette unique autoroute du nord-ouest de la région permet à de nombreux travailleurs de l’Eure, de l’Oise et même de la Seine- Maritime de se rendre sur Paris quotidiennement.


La porte de Bercy, point noir du périphérique. Aux pics horaires, le boulevard périphérique est saturé à 56%, équivalant à 20 kilomètres d’embouteillages sur les 35 kilomètres que composent la rocade parisienne. Le sud du périphérique parisien est la partie la plus difficile, avec une largeur minimale pouvant atteindre 35 mètres, soit deux voies, et l’absence totale de bandes d'arrêt d’urgence, où se déverse l’A6, l'A4 et la N118.


► Pourquoi cette hausse en 2015 ? V-Traffic invoque plusieurs facteurs explicatifs. Les attentats ont eu un effet sur le trafic : une partie des Franciliens se sont détournés des transports en commun, perçus comme des cibles éventuelles, pour prendre la voiture, jugée plus sure. Un nouvel attrait financier pour la voiture particulière a aussi été observé, notamment grâce au léger rebond économique en 2015, à la baisse du prix du carburant et le développement du co-voiturage avec des initiatives locales. Certains nouveaux aménagements sur les bretelles ont par ailleurs amplifié les difficultés d’accès. Enfin, dans la capitale, le développement des services de voitures partagées et de Velib' continue à réduire les possibilités de stationnement, amplifiant les encombrements. Une partie non-négligeable du trafic est liée à la recherche de places de stationnement, rappelle en effet V-Traffic.

► Qu’est-ce qui attend les automobilistes en 2016 ? Pas que du bon… Le trafic dans le centre de Paris devrait encore se compliquer : l’été prochain, la voie Georges-Pompidou, dans le centre de la cpaitale, qui ferme chaque année pour Paris-Plage ne sera pas rouverte. La Maire de Paris a en effet décidé de transformer les 3,3 kilomètres de cette voie express en zone piétonnière du quai des Tuileries au port de l’Arsenal.

L’impact serait, selon la Mairie, un allongement du temps de parcours de 3 minutes aux heures de pointe (passant de 8 à 11 minutes). Des chiffres que nos experts pensent sous-estimés, s’appuyant sur l’étude... de la voirie de la Mairie de Paris, qui expose des résultats 3 fois plus grands. Au delà de la polémique sur les chiffres, la fermeture de cet axe majeur ouest/est dans Paris risque d’amplifier les difficultés en fin de journée sur divers axes, tel que le boulevard Saint-Germain afin d’éviter les quais. Pour rappel, la fermeture de la voie express rive gauche a ainsi provoqué de son côté un afflux d’automobilistes sur les quais dès le quartier latin et rue de Rivoli, rive droite.

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La rédaction de TF1info

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