Fumier, substrats végétaux… quand les déchets agricoles se transforment en énergie

Publié le 28 décembre 2015 à 12h23
Fumier, substrats végétaux… quand les déchets agricoles se transforment en énergie

ENVIRONNEMENT – Initiatives, entreprises, projets... : dans le cadre de son partenariat avec le prix Entreprise pour l’environnement (EPE), metronews vous parle d’économie circulaire tous les lundi jusqu’en mars. Aujourd’hui, focus sur un procédé vert très en vogue chez les agriculteurs pour diversifier leurs revenus : la méthanisation.

Produire de l’énergie à partir du purin de cheval : aviez-vous déjà pensé à cette idée ? C'est en tout cas le credo d'Equimeth, une usine de production de gaz à partir de fumier d'équidés. Lancé en 2006 à Ecuelles, près de Fontainebleau (Seine-et-Marne), ce projet d’usine – qui devait ouvrir au printemps 2015 – prévoit en effet de transformer 30.000 tonnes de fumier par an en provenance des centres équestres alentours en biogaz afin de chauffer 3.500 foyers des communes environnantes. 

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Premier projet en France  qui applique le procédé de méthanisation au fumier de cheval , c'est-à-dire le recyclage des déchets organiques de l'agriculture pour produire de l'énergie, mais aussi du "digestat" (des résidus de la fermentation qui peuvent servir d'engrais), Equimeth n'est évidemment pas un projet isolé. Peu développée avant les années 2010 en France - contrairement à l’Allemagne ou au Danemark -, la méthanisation issue de l’agriculture est en effet de plus en plus en vogue auprès des éleveurs (bovins, caprins, porcins, etc) et des céréaliers qui y voient une nouvelle source de revenus. Fin 2014, le territoire hexagonal comptait à peu près 200 unités de méthanisation contre 7.000 en Allemagne. Et le ministère de l’Ecologie veut accélérer le pas dans le cadre de la transition énergétique pour atteindre les 1.500 unités d'ici à 2020.

Des avantages mais aussi des risques

Car la méthanisation présente des avantages écologiques indéniables. En matière de réduction des déchets de l'agriculture qui sont ainsi recyclés localement selon les principes de l'économie circulaire, mais aussi en termes de de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de gains financiers pour les agriculteurs qui peuvent ainsi se constituer un petit pécule grâce à la revente d'énergie à EDF ou Engie (GDF Suez). Revers de la médaille : en France, la méthanisation est (encore?) un investissement risqué et chiffré en millions d'euros pour les exploitants agricoles qui souhaitent se diversifier.

"Il faut beaucoup de fumier et ça va de pair avec un modèle industriel, vous ne générez pas de l’énergie comme ça avec de petites exploitations", expliquait notamment François Purseigle, sociologue du monde agricole, à L’imprévu en août dernier . D’autre part, de telles installations sont-elles vraiment écologiques ? Elles suscitent en tout cas  les craintes des riverains qui ne souhaitent pas que leur environnement immédiat soit impacté par les odeurs ou la circulation des transporteurs de fumier. Et ce même si les résidus de la fermentation qui composent le digestat sont bien moins olfactifs que les fumier traditionnels 

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La rédaction de TF1info

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