Isère : la justice maintient en foyer les enfants de Rachel, soupçonnée d'inventer leur autisme

Anaïs Condomines
Publié le 24 juin 2016 à 14h55
Isère : la justice maintient en foyer les enfants de Rachel, soupçonnée d'inventer leur autisme

JUSTICE - Le tribunal de Grenoble a décidé, ce vendredi 24 juin, de prolonger d'un an le placement des trois enfants de Rachel. Il soupçonne cette jeune mère d’avoir inventé leurs troubles du comportement. Elle, de son côté, assure que ses enfants sont autistes.

Ce n’est guère une surprise. Le tribunal de Grenoble a décidé, ce vendredi 24 juin, de prolonger pendant un an le placement des trois enfants de Rachel, une maman de 30 ans originaire de l’Isère, soupçonnée d’être à l’origine de leurs troubles du comportement. Mais pour les nombreuses associations qui la soutiennent depuis plus d’une année maintenant, comme pour son avocate, la réalité est bien plus complexe.

Car la maman en est certaine : ses enfants montrent, selon elle, des troubles autistiques. D’ailleurs, le rapport d’un collège de médecins du centre ressources autisme de Lyon aboutit au même constat. Mais le tribunal a préféré s’en tenir au tout premier diagnostic, réalisé au début de l’instruction, par une experte pédopsychiatre qui, elle, n’a observé aucun signe d’autisme dans la fratrie. Résultat : voilà Rachel soupçonnée d’avoir développé un syndrome de Münchhausen par procuration. En d’autres termes, d’avoir inventé les troubles de ses enfants pour attirer l’attention sur elle.

Une visite tous les quinze jours

L'éventualité d'une garde assumée par les grands parents ayant été, elle aussi, rejetée, les enfants restent donc pour le moment placés séparément. L’aînée, âgée de dix ans, réside dans une maison d’accueil tandis que les deux garçons, de 6 et 9 ans, vivent en pouponnière. Leur mère ne pourra seulement les voir que pendant deux heures, deux fois par mois. Et à chaque fois dans un lieu dit "médiatisé", autrement dit neutre, avec des témoins.

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Sophie Janois, son avocate, à la veille de l’audience, confiait à metronews : "Je ne sais pas comment elle va tenir si on ne lui rend pas ses enfants". Le 8 juin dernier, à la sortie du tribunal, Rachel, bouleversée, avait dû s’éclipser pour aller vomir. Dans ce dossier, l’Aide Sociale à l’Enfance de l’Isère, qui a rédigé des rapports préconisant le placement des trois jeunes enfants, ne souhaite pas répondre aux sollicitations de metronews.


Anaïs Condomines

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