VIOLENCES - Des heurts ont éclaté samedi 1er octobre aux abords de la "Jungle" de Calais entre des forces de l'ordre et des migrants appuyés par des militants d'ultra-gauche, faisant cinq blessés chez les CRS.
La préfecture avait pourtant interdit la manifestation, se rappelant les moments de violence qui avaient marqué l'hiver 2015-2016, alors que les habitants de la zone nord de la lande de Calais, principalement appelée la "Jungle", protestaient contre le démantèlement annoncé de leur campement. Le 29 février, pas moins de cinq CRS et un photographe ont été blessés à l'issue d'une confrontation.
UK ! UK !
Les manifestants
Mais l'interdiction n'a pas empêché quelque 200 migrants et plusieurs dizaines de leurs soutiens, réunis par la Coalition internationale des sans-papiers et migrants, de se rassembler aux alentours de 16h, samedi 1er octobre, à l'entrée du tristement célèbre camp. Aux cris de "UK ! UK !", brandissant un drapeau britannique symbolisant leur souhait d'accéder au Royaume-Uni, les manifestants, dont des militants "no-borders" ont stationnés, avant que des échauffourrées n'éclatent. D'un côté, les pro-migrants jetant des cailloux et des pierres, de l'autre, des jets d'eau et de grenades lacrymogène, environ 700 sur toute la longueur de l'après-midi, selon le syndicat SGP Unité Police FO.
VIDÉO - Heurts à Calais : "Laissez les partir, c'est ça la solution politique"
Situation plus calme à l'entrée de la Jungle. Les migrants continuent de crier leur slogan : "UK" #Calais pic.twitter.com/0Elt1eAmpV — Alexis Kraland (@akraland) 1 octobre 2016
Des militants refoulés près de Calais
Les pro-migrants auraient même dû être plus nombreux, si leurs soutiens n'avaient été bloqués plus tôt dans la journée au péage de Saint-Omer, à quelques encâblures de Calais. Mais les 150 personnes qui étaient venus en bus de Paris ont dû rebrousser chemin, dénonçant dans le même temps sur France Info "une entrave à la liberté de circulation".
Largement mobilisées (on comptait plus de 200 unités), les forces de l'ordre ont déploré, au bout des trois heures d'affrontement, dix blessés légers à en croire FO, tandis qu'un photographe de l'AFP témoignait avoir été atteint par "un caillou gros comme une pomme". Côté pro-migrants, le recensement est plus difficile, puisqu'il suppose, pour être officialisé, d'en faire état à la préfecture. Un reporter présent sur place faisait toutefois état de "plusieurs blessés chez les manifestants, dont un bras cassé par un tir tendu (ce qui est interdit, ndlr).
Plusieurs blessés chez les manifestants dont un bras cassé par un tir tendu #Calais pic.twitter.com/9myCZZ7AvD — Alexis Kraland (@akraland) 1 octobre 2016
En fin d'après-midi, après la fin des affrontements, les CRS finissaient de refluer les manifestants vers le camp. Ce rassemblement interdit intervenait plusieurs semaines après que Bernard Cazeneuve a annoncé que le camp de Calais serait totalement démantelé et ses occupants, redéployés à travers la France, dans des centres d'accueil et d'orientation. Une décision rendue nécessaire par le niveau d'insalubrité sans précédent du campement, mais qui ne satisfait pas la plupart de ses occupants. Ces derniers, qui sont environ 10.000, sont majoritairement opposés à l'idée, préférant rester à Calais afin de faciliter leur passage au Royaume-Uni.