SANTE - La fraude détectée à la Sécurité sociale a atteint 1,009 milliard d'euros en 2015, soit une hausse de 17%, selon des chiffres gouvernementaux publiés mercredi. C'est plus du double par rapport à 2011.
La barre du milliard d'euros a été franchi. La fraude détectée à la Sécurité sociale a atteint 1,009 milliard d'euros en 2015, en hausse de 17,35% par rapport à 2014, avec des augmentations dans toutes les branches (maladie, retraites, famille). C'est ce que révèlent les statistiques du Comité national de lutte contre la fraude présentées ce mercredi lors d'une conférence de presse à Bercy. Ce montant représente plus du double par rapport à 2011, où la fraude avait atteint 482,8 millions d'euros.
Par branche, l'assurance maladie enregistre une hausse de 18% à 231,5 millions d'euros, principalement liée aux usurpations d'identité.
La branche famille relève l'équivalent de 247,8 millions d'euros de fraude, en hausse de 18,2%, un chiffre qui avait été dévoilé par la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) en juillet. Il s'agit, le plus souvent, de fraudes par omission ou de fausses déclarations. A nouveau, la fraude concerne principalement le RSA (62% du nombre total des fraudes), ainsi que les aides au
logement (21%).
La lutte contre la fraude fiscale a permis près de 21 milliards d'euros de redressements
Mais la fraude à la Sécurité sociale n'est pas la seule à se chiffrer en milliards. En 2012, la fraude aux cotisations sociales avait atteint 20 à 25 milliards d'euros (un point de PIB, selon la Cour des comptes). Un chiffre qui avait doublé par rapport à 2007, principalement en raison de la faiblesse des moyens engagés dans la lutte contre le travail au noir.
Et la hausse de la fraude à la sécurité sociale ne doit pas occulter les résultats de la lutte contre la fraude fiscale qui, elle, a permis de réaliser pour environ 21,2 milliards d'euros de redressements, soit 1,9 milliard de plus qu'en 2014. Le chiffre est pour la première fois supérieur à la barre des 20 milliards d'euros. D'où vient cette hausse? Pour l'essentiel, "des redressements sur les multinationales", a souligné le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin, précisant que les cinq plus gros dossiers représentaient ensemble "3,3 milliards d'euros".