La pilule sans ordonnance, c'est pour bientôt ?

Anaïs Condomines
Publié le 18 avril 2017 à 18h34
La pilule sans ordonnance, c'est pour bientôt ?

ALLÔ DOCTEUR - Le collectif "Libérez ma pilule" demande aux laboratoires pharmaceutiques de commercialiser une pilule contraceptive qui soit accessible sans ordonnance. Le but : favoriser l'autonomie des femmes et un meilleur accès à la contraception.

Il vous est peut-être déjà arrivé mesdames, parmi celles d'entre vous qui prenez la pilule, de courir en catastrophe chez le pharmacien pour quémander la fameuse plaquette de dépannage. Celle pour laquelle on a oublié d'anticiper un rendez-vous chez le médecin, ou dont on a malencontreusement égaré la prescription encore valide. Et bien sachez que ces soudains moments de stress pourraient bientôt n'être qu'un mauvais souvenir. 

En effet, un collectif de pharmaciens, en partenariat avec le Planning Familial, a lancé ce mardi 18 avril l'initiative "Libérez ma pilule", lettre ouverte et pétition à l'appui. Le but : demander aux laboratoires pharmaceutiques de commercialiser une pilule contraceptive qui soit accessible sans ordonnance. 

Un questionnaire à disposition du pharmacien

"Nous souhaitons que la prescription facultative s'applique à la contraception progestative uniquement, c'est-à-dire aux pilules micro-dosées, sans oestrogènes, qui ne comportent pas de risque de surdosage", explique à LCI Clara de Bort, directrice d'hôpital et membre du collectif "Libérez ma pilule". En bref, faire de la pilule progestative un médicament comme les autres et, par là même, montrer que "les femmes sont capables de gérer leur contraception".

Anticipant les critiques, elle précise tout de go : "Nous ne demandons pas une libéralisation excessive de la pilule. Si certaines pilules, à l'avenir, pouvaient être délivrées par les pharmaciens, ceux-ci auraient à leur disposition un questionnaire afin de pouvoir rediriger vers un médecin les patientes pour qui la pilule progestative ne serait pas recommandée." "De la même manière", poursuit-elle, " les pilules de troisième et quatrième générations, qui sont plus complexes, continueraient d'être prescrites par les médecins".

Autonomie des femmes et meilleur accès à la contraception

Une requête - déjà effective dans plusieurs pays, à l'image du Portugal ou de la Roumanie - qui s'inscrit dans une démarche de meilleure accessibilité des femmes à la contraception. " Aujourd'hui, certains pharmaciens dépannent déjà la pilule, mais ça peut vite devenir compliqué", détaille encore Clara de Bort. "Et s'il est normal d'organiser les filières de soin, force est de constater qu'il y a encore des progrès à faire en matière d'autonomie des femmes..."

Même argument du côté du Planning Familial, qui a choisi de rejoindre le collectif "Libérez ma pilule". Véronica Noseda, coordinatrice nationale du mouvement, y voit ainsi un projet "qui valorise l'autonomie des femmes et contribue à démédicaliser la contraception". L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), interpellée par le collectif, n'a pas encore rendu son avis sur la question. 


Anaïs Condomines

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