MARCHE ARRIÈRE - Après s'être tenu à l'écart de la contestation contre la réforme du Code du travail, le secrétaire général de Force ouvrière a annoncé ce lundi qu'il allait prendre contact avec d'autres confédérations syndicales pour organiser une journée de mobilisation.
Enfin l'union ? Un an et demi après avoir été l'un des fers de lance de la contestation contre la loi El Khomri, le syndicat Force ouvrière, qui avait d'abord refusé - en tout cas, sa direction - d'appeler aux différentes manifestations contre la réforme du code du travail, pourrait bel et bien descendre dans la rue. C'est ce qu'il ressort d'un éditorial de son secrétaire général Jean-Claude Mailly sur le site web de la centrale, publié ce lundi.
"Réformisme militant"
Dénonçant un "nombre de mesures inacceptables" dans les ordonnances réformant le Code du travail, pas davantage précisées, le secrétaire général, qui avait, jusque-là, voulu se positionner comme le principal interlocuteur syndical du gouvernement, revient à une position qu'on lui connait mieux : la contestation. Pas une révolution, pour son secrétaire général, qui rappelle avoir "toujours expliqué" qu'il y avait dans ces ordonnances des lignes rouges dont il avait "demandé le retrait".
Résultat, après avoir défilé officieusement dans les cortèges, en dépit d'une absence d'appel à la grève de la direction, FO va y faire son retour officiel, sans toutefois donner de date. Dans un état d'esprit : "le réformisme militant", mix entre "pratique réformiste" et "action contestataire".
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Contesté en interne
Jean-Claude Mailly a beau vouloir présenter ce retour à la rue (à la date encore indéterminée), il n'en reste pas moins que son positionnement, volontiers pro-dialogue, était mal passé auprès de sa base. Si bien que, lors de sa réunion du 29 septembre, le Comité confédéral national, sorte de parlement du syndicat, l'avait mis en minorité en votant en faveur d'une "mobilisation interprofessionnelle avant la ratification des ordonnances".
FO, qui a prévu de "prendre contact avec les autres confédérations dans les jours à venir", va donc désormais accompagner la CGT, la CFE-CGC, ainsi que Sud dans la rue. Ardent partisan de la place des branches dans la négociation sociale, Jean-Claude Mailly avait tiré de la nouvelle place donnée à ce niveau de négociation une raison pour ne pas se précipiter derrière les banderoles. Une position qu'il avait payé avec des rumeurs de démission, mais surtout une défiance assez partagée dans les cortèges. Reste à savoir si cette union à venir suffira à transformer la contestation en mouvement social, comme ce fut le cas contre la loi El Khomri.