Loi travail, craintes de violences, FN... un 1er-Mai sous tension

Publié le 1 mai 2016 à 8h43

FETE DU TRAVAIL 2016 - La traditionnelle manifestation du 1er mai sera cette année sous le signe de la loi Travail. FO et CGT seront même exceptionnellement réunis pour l'occasion. Mais c'est la crainte de nouvelles violences qui est au cœur des préoccupations, après celles de jeudi qui ont donné lieu à 214 interpellations.

► Un 1er mai sous le signe de la loi Travail
Le 1er mai syndical est dirigé cette année contre le projet de loi El Khomri, dans un climat tendu après deux mois de contestation et de manifestations émaillées de violences. Les manifestations de jeudi, à Paris et en province, ont donné lieu à 214 interpellations, et 78 policiers ont été blessés. Un jeune homme blessé à Rennes a perdu la vision d'un œil.

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► La crainte de nouvelles violences
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a adressé samedi aux préfets un télégramme détaillant les mesures à prendre afin d'éviter les débordements, alors que syndicats et gouvernement se renvoient la balle des responsabilités des violences. Manuel Valls a également adressé une ferme mise en garde aux "casseurs" éventuels, quelques heures avant les défilés, appelant chacun à "prendre ses responsabilités, quand on organise une manifestation". William Martinet, président de l'Unef, a reconnu que les organisateurs des manifestations devaient "faire plus" pour sécuriser les cortèges. Le Parti de Gauche a de son côté demandé "des comptes" à Bernard Cazeneuve face à une "escalade de la violence" policière, appelant à l'abandon des lanceurs de balles de défense.

 Le cortège parisien
La manifestation à Paris doit prendre le départ à 15 heures place de la Bastille pour se diriger vers la place de la Nation. Des manifestations et rassemblements sont également prévus partout en France.

 FO et CGT réunis
Le projet de loi Travail, qui sera examiné dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à partir de mardi et voté le 17 mai, aura le mérite de rassembler en ce 1er mai FO et CGT, une première depuis 2009. Les secrétaires généraux Philippe Martinez (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) vont cheminer côte à côte pour réclamer "le progrès social et le retrait de la loi travail". Les leaders de FSU, Solidaires et des organisations étudiantes (Unef) et lycéennes (UNL et FIDL) seront aussi présents.

 Et Nuit debout ?
Le 1er mai cette année prend une tournure spécifique avec l'avènement de "Nuit debout", lancé au soir du 31 mars, jour de la plus grosse mobilisation contre la loi travail (390.000 personnes dans 250 villes, selon les autorités, 1,2 million selon les organisateurs). Ce dimanche, des responsables syndicaux ont prévu de se rendre place de la République, mais pas les numéros uns.

► Pas de défilé pour le FN
Pas de dépôt de gerbe devant la statue de Jeanne d'Arc place des Pyramides à Paris. A un an de l'élection présidentielle, Marine Le Pen, la présidente du parti d'extrême droite, réunit les frontistes ce dimanche à Paris pour un 1er mai "apaisé" et surtout inédit, avec un banquet porte de la Villette remplaçant le traditionnel défilé, qui se tenait depuis 1979. L'année dernière, des Femen avaient perturbé le rassemblement et Jean-Marie Le Pen, qui prévoit cette année un contre-rassemblement , s'était invité sur scène. D'autres incidents avaient émaillé l'événement : Bruno Gollnisch avait malmené des journalistes à coups de parapluie.

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► Une journée historique
La journée des travailleurs, célébrée dans de nombreux pays, est née à Chicago en 1886 à l'initiative d'un mouvement syndicaliste réclamant la journée de travail de huit heures. Mais "c'est d'abord un jour férié aujourd'hui et le sens historique ou politique est perdu. C'est lié à la baisse de la représentativité syndicale dans toutes les entreprises, pas qu'en France", relève Sylvain Niel, avocat spécialiste du droit du travail. L'année dernière, les rassemblements du 1er mai avaient réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestants (110.000, selon la CGT, 76.000 selon la police) un peu partout en France, dont 9.000 à 12.000 à Paris.


La rédaction de TF1info

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