Loiret : un dispositif d’aide aux femmes battues supprimés par la préfecture

par Tanguy HAMON
Publié le 7 juillet 2017 à 1h18
Loiret : un dispositif d’aide aux femmes battues supprimés par la préfecture

INCOMPRÉHENSION - Faute de financement, les deux postes d’assistants aux femmes victimes de violences conjugales viennent d’être supprimés dans le département du Loiret. Policiers et associations n’en reviennent pas.

Depuis le 1er juillet, les femmes battues du département du Loiret doivent se débrouiller toutes seules lorsqu’elles se rendent au commissariat. Selon une information de France Bleu Orléans, la préfecture a supprimé le financement des deux postes d’assistants sociaux chargés d’intervenir dans les gendarmeries et commissariats afin d’apporter un soutien à ces femmes victimes de violences conjugales.

Salariés de l’association Aidaphi, les deux travailleurs sociaux avaient pris en charge 425 femmes en 2016. Appelés ISCG ("Intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie"), ils étaient financés par le Fonds interministériel de prévention de la délinquance depuis décembre 2015. Sur France Bleu, le délégué syndical CGT d’Aidaphi Jean-Philippe Plaine n’a pas caché son incompréhension : "Les violences conjugales, c’est un phénomène complexe, qui nécessite une approche particulière par des travailleurs sociaux formés. Ce n’est pas le boulot des policiers ni des gendarmes de faire du soutien social ou juridique aux femmes victimes de violences".

Battues et maltraitées par leur conjoint, ces femmes se reconstruisent par le sportSource : JT 13h WE
Cette vidéo n'est plus disponible

La police "abasourdie"

Un constat partagé par les forces de l’ordre dont le SCSI (Syndicat des cadres de la sécurité intérieur) s’est dit "abasourdi" par la nouvelle. Il demandera des explications à la préfecture, a-t-il annoncé. Celle-ci refuse de s’exprimer pour le moment rappellent nos confrères, qui avancent l’hypothèse d’une réorientation des crédits vers la lutte contre la radicalisation.

Un dispositif gouvernemental de lutte contre les violences faites aux femmes se déroulant sur trois ans, de 2017 à 2019, avait pourtant été mis en place l’année dernière. La décision de la préfecture du Loiret s’inscrit en totale contradiction avec ce plan.


Tanguy HAMON

Tout
TF1 Info