Maternités : par ici la sortie !

Publié le 26 juin 2014 à 17h31
Maternités : par ici la sortie !

SANTE – Raccourcir les séjours à l’hôpital des jeunes mamans après l’accouchement : c’est la nouvelle idée pour renflouer les caisses de la Sécurité sociale. La durée de séjour à la maternité passerait de 4,2 jours à 3. Une mesure accueillie plutôt favorablement par le personnel médical, même si des inquiétudes persistent.

Fini les longs séjours à la maternité. Pour faire des économies dans le budget de la santé, l'Assurance maladie préconise de réduire d'une journée le temps que les mamans passent à l’hôpital après un accouchement. Une réforme qui permettrait d’économiser 280 millions d’euros par an, sur l'effort de 10 milliards d'euros attendu d'ici 2017. A priori, rien d'inédit : le séjour moyen d'une maman passerait de 4,2 jours à 3 et s'alignerait ainsi sur la moyenne des autres pays développés.

Sur la page Facebook de metronews , un certain nombre de mamans accueillent pourtant la nouvelle avec inquiétude : "Après ma césarienne, je n'ai pu me lever qu'au bout du cinquième jour, se souvient Karine V. Alors faire sortir les femmes au bout de quatre jours c'est du n'importe quoi !" "On devrait leur laisser le choix, estime Mélanie D. Il y a des mères qui se sentent capables de partir vite mais ce n'est pas le cas de tout le monde".

"Les mamans ne seront pas lâchées dans la nature"

"En vérité, les femmes qui ont subi des césariennes pourront toujours rester plus longtemps que les autres à l’hôpital, soit entre 4 et 5 jours, contre 6 en moyenne aujourd'hui", nous détaille la Haute Autorité de Santé ( HAS ). En outre, "les mamans ne seront pas lâchées dans la nature", nous assure Nicolas Dutriaux, secrétaire adjoint du Collège national des sages-femmes. "Dans les faits, il arrive souvent que des femmes partent au bout d'un ou deux jours, assure-t-il. Ce qui compte, ce n'est pas le temps passé par la maman à l’hôpital,mais l'organisation du personnel médical".

A l'heure actuelle, les hôpitaux organisent déjà des visites à domicile, effectuées par un personnel médical, pour veiller à la bonne santé de l'enfant chez lui. Mais si toutes les mamans seront amenées à partir plus vite, c'est tout ce système qui doit s'adapter. L'assurance maladie compte ainsi généraliser un dispositif qui existe déjà dans plusieurs hôpitaux depuis 2010, appelé "Prado : "Un agent de l'Assurance maladie prend contact avec la mère et va planifier avec elle des visites à domicile, qui seront effectuées le plus souvent par une sage-femme libérale", nous détaille la HAS. Une attention toute particulière devra être portée sur les "départs précoces", c'est-à-dire quand la mère rentre chez elle moins de trois jours après l'accouchement : "trois visites à domicile au lieu de deux sont prévues, dont la première dans les 24 heures qui suivent son départ".

Sur le papier, pas d'inquiétude à avoir, donc. Pourtant, certains médecins se montrent perplexes. "Les premiers jours d'hospitalisation nous permettent de nous assurer que l'enfant n'a pas de problèmes ou d'anomalies", nous explique ainsi Jean Marty, président du syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France ( Syngof ). "Si l'on raccourcit cette période, il faudra donc être très vigilant sur les jours qui suivent", poursuit le médecin, qui cite l'exemple de la jaunisse qui apparaît chez le nourrisson vers le troisième ou le quatrième jour. Lucide, le médecin se dit toutefois "conscient de l'urgence de faire des économies dans les hôpitaux" et "prêt" pour ce changement.

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La rédaction de TF1info

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