Meurtre d'Agnès Le Roux : Maurice Agnelet de retour devant la justice

par Maud VALLEREAU
Publié le 16 mars 2014 à 14h53
Meurtre d'Agnès Le Roux : Maurice Agnelet de retour devant la justice

Condamné en 2007 pour l'assassinat d'Agnès Le Roux, héritière d'un célèbre casino niçois, Maurice Agnelet se retrouve une nouvelle fois devant la justice dans cette affaire. Un troisième procès après trente sept années d'atermoiements et de rebondissements judiciaires.

Ce pourrait bien être l'épilogue d'une des plus grandes énigmes judiciaires françaises. Lundi, devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, à Rennes, s'ouvre le troisième procès de Maurice Agnelet, accusé de l'assassinat d'Agnès Le Roux, héritière d'un célèbre casino niçois. Une affaire vieille de 37 ans qui défraya la chronique sur la Côte d'Azur alors en proie à "la guerre des tapis verts".

L'ancien avocat niçois avait bénéficié d'un non-lieu en 1985, avant d'être acquitté en 2006, pour être finalement condamné en appel, un an après, à 20 ans de prison. Mais la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a estimé qu'il n'avait pas bénéficié d'un procès équitable, ouvrant la voie à ce procès de la dernière chance. Après cinq années passées derrière les barreaux, c'est en homme libre, mais sous contrôle judiciaire, que Maurice Agnelet, aujourd'hui âgé de 76 ans, se présentera aux jurés. Ces derniers devront répondre à une question : est-il l'auteur du meurtre sans cadavre de sa maîtresse Agnès Le Roux ?

Mystérieuse disparition

A l'automne 1977, la belle et riche héritière du casino du Palais de la Méditerranée à Nice, partie au volant de son 4X4 dans l'arrière-pays niçois, se volatilise. Le corps comme le véhicule ne seront jamais retrouvés. A l'époque, la jeune femme de 29 ans, décrite comme un personnage fantasque par certains, fragile et suicidaire par d'autres, est amoureuse d'un brillant avocat, Maurice Agnelet. L'homme réputé ambitieux et séducteur compte parmi ses clients Jean-Dominique Fratoni, le sulfureux patron du casino Ruhl, voisin et concurrent direct du Palais de la Méditerranée. C'est lui qui mettra en contact sa maîtresse et son gros client. Quelques mois après, Agnès Le Roux trahira sa mère, gérante du casino familial, en vendant toutes ses parts à Fratoni. Une transaction qui lui rapportera la coquette somme de 3 millions de francs, versée sur un compte joint à Genève au nom des deux amants. Après sa disparition, le pactole sera retrouvé sur un compte au seul nom d'Agnelet, détournement pour lequel il a été condamné.

Pour la famille Le Roux, le crime crapuleux ne fait aucun doute. Mais en 1985, faute de preuves, la justice prononce un non-lieu en faveur de l'amant. Treize ans plus tard, coup de théâtre : une autre maîtresse de Maurice Agnelet, qui lui avait fourni un alibi au moment de la disparition d'Agnès, se rétracte. Le revirement de celle qui était devenue sa femme - avant de divorcer - va relancer la longue machine judiciaire. Ce nouveau procès devrait durer quatre semaines. Maurice Agnelet encourt la réclusion à perpétuité.
 


Maud VALLEREAU

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