Oui, le métier d'enseignant attire toujours

Anaïs Condomines
Publié le 7 novembre 2016 à 8h00, mis à jour le 7 novembre 2016 à 8h54

Source : Sujet TF1 Info

ETUDE – Le Conseil national d’évaluation du système solaire (CNESCO) publie ce lundi 7 novembre un rapport sur l’attractivité du métier d’enseignant. Résultat : il continue d’attirer les étudiants, malgré des conditions de travail (et de salaires) qui ne s'améliorent pas.

Le tableau noir attire-t-il toujours ? C’est ce qu’a cherché à savoir le Conseil national d’évaluation du système scolaire (CNESCO) dans le cadre d’un rapport publié ce lundi 7 novembre sur l’attractivité du métier d’enseignant. L’occasion d’en savoir un peu plus sur les professeurs de demain, sur la base d’un échantillon de 1000 étudiants de 3e année de licence. 

Et les résultats sont plutôt encourageants. Car les chiffres démontrent sans peine que l’envie d’enseigner est encore largement présente dans l’esprit des jeunes femmes et hommes encore sur les bancs de l’université. En effet, selon ce rapport, plus de quatre étudiants sur 10 en mathématiques (46%) et en histoire (40%) envisagent de passer l’un des concours de l’enseignement. En sciences et vie de la terre (SVT), ils sont 36% à y penser. Une envie qui ne vient pas de nulle part. En fait, 60% des étudiants qui envisagent de devenir enseignants l’ont décidé bien avant d’entamer leurs études supérieures, parfois même dès l’école primaire.

Problème de salaires

Des chiffres qui feraient presque oublier que certaines disciplines, comme les mathématiques, connaissent une crise du recrutement. C’est pourtant une réalité : en 2016, 21,2% des postes en maths n’étaient pas pourvus. Alors comment expliquer cette pénurie ? Par des conditions de travail compliquées ? Parmi les étudiants sondés, ils ne sont que 15% à évoquer les conditions de travail pour justifier leur réorientation vers un secteur autre que l’enseignement. 

"Il y a des difficultés à l’exercice du métier mais aussi des satisfactions !" rappelle à LCI Marc Gurgand, directeur de recherche au CNRS. "Seulement 15% cochent la modalité ‘conditions de travail’ parce que les principaux motifs pour ne pas être enseignants sont plus simplement que ce métier ne les intéresse pas en tant que tel, qu’ils ont un autre projet… Ils se détournent pour des raisons positives : leur goût pour autre chose, ce qui est plutôt rassurant."

Reste que même la plus solide des vocations peut être mise à mal par un salaire peu attractif. C’est aussi ce que rappelle ce rapport, en insistant sur le salaire des enseignants, inférieur, surtout en fin de carrière, à bien d’autres professions. Une différence particulièrement visible dans les filières scientifiques. Marc Gurgand explique encore : "Une bonne partie des étudiants qui s’engagent dans des études de sciences rejoignent les grandes écoles". Qui ne les destine ni à l’enseignement… ni aux mêmes salaires.


Anaïs Condomines

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