Les facs françaises quasi-absentes du Top 100 des meilleurs établissements : le classement de Shanghai est-il fiable ?

Publié le 15 août 2017 à 12h27
Les facs françaises quasi-absentes du Top 100 des meilleurs établissements : le classement de Shanghai est-il fiable ?
Source : AFP

EDUCATION - Le palmarès des meilleures universités du monde a été publié ce mardi. Et comme chaque année, il ne met pas la France à l'honneur. De nombreuses critiques s'élèvent toutefois contre les critères pris en compte pour établir ce classement.

Que valent les universités françaises ? Selon le nouveau classement de Shanghai, pas grand-chose. Le palmarès mondial des universités a été publié ce mardi et le résultat n'est pas très glorieux pour l'Hexagone. Le premier drapeau tricolore n'est visible qu’à aprtir de la 40e position occupée par l’université Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI). 

Elle est suivie par l’université de Paris-Sud, qui gagne 5 places par rapport à 2016 pour se classer 41e. L’Ecole normale supérieure de Paris, elle, figure à la 61e place. Avec seulement ces trois établissements dans le top 100 - la même proportion qu'en 2016-, la France se situe loin derrière les prestigieux établissements américains et britanniques, qui dominent le classement.

Comme chaque année, l’université de Harvard et celle de Standford se disputent les deux premières places. L’université britannique de Cambridge se hisse cette fois à la troisième place, délogeant l’université californienne de Berkeley qui chute à la cinquième place. Il faut balayer le classement des yeux jusqu'à la 19e place pour repérer le premier établissement européen : l’université de Zurich, en Suisse. Copenhague, au Danemark, se trouve à la 30e place.

Des récompenses basées sur le passé

 Depuis 2003, pour établir ce palmarès devenu référence, l'université de Jiao Tong de Shanghai prend notamment en compte le nombre de lauréats du prix Nobel et de médailles Fields (l'équivalent du prix Nobel pour les mathématiques) parmi les diplômés et les professeurs, et le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline. Mais face à nos piètres résultats, les chercheurs et universitaires français ne peuvent s'empêcher de remettre en cause de fiabilité de ce palmarès annuel.

Selon une étude menée en 2009 par les chercheurs français Jean-Charles Billaut, Denis Bouyssou et Philippe Vincke, le classement serait fondé sur des critères non pertinents. Ils estiment par exemple que compter le nombre d'étudiants ayant reçu un prix, Nobel ou Fields, ne prend en compte que les performances passées d'une université et ne garantit en rien de la qualité actuelle de l'enseignement.

Des méthodes de travail européennes pénalisantes

Un autre problème concerne les professeurs médaillés. D'après les critères retenus, un chercheur donne 100% de ses points à son université s'il n'est employé que par elle. Si en revanche il est travaille en parallèle dans une ou plusieurs autres institutions, les points sont partagés entre chacune d'elles. Ainsi, souligne Le Monde, le dernier Prix Nobel français de physique, Albert Fert, n'a rapporté que la moitié des points à l'université Paris-Sud puisqu'il était en même temps employé au CNRS. Or ces partenariats de recherche sont fréquents en France, ainsi que d’autres pays européens. De quoi pénaliser leurs établissements.

 "Il ne semble pas dès lors injustifié d’affirmer que le classement de Shanghai est un exercice hâtif, grossier et mal conçu, sans la moindre valeur", concluent les chercheurs. Les auteurs du classement, eux, se défendent en assurant que le calcul du classement utilise "des critères objectifs précautionneusement sélectionnés" basés sur des "données internationales comparables que chacun peut vérifier".


La rédaction de TF1info

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