PHÉNOMÈNE - La plate-forme de voitures avec chauffeur (VTC) a constaté une baisse du nombre de véhicules disponibles en soirée depuis samedi, début du Ramadan, la période de jeûne chez les musulmans. L'explication, sociologique, a une répercussion directe sur les tarifs pratiqués auprès de la clientèle.
Le phénomène est prégnant et l'application Uber est là pour en témoigner. Depuis samedi, la société de voitures de transport avec chauffeur (VTC) affiche moins de disponibilités à partir de 21h30, un peu partout en France. Si bon nombre d'utilisateurs en ont fait le constat, tous n'ont pas nécessairement fait le rapprochement avec le début du ramadan, mois sacré des musulmans.
Mais au sein de l'entreprise, la relation de cause à effet entre la rupture du jeûne et le nombre de chauffeurs en baisse en fin de soirée pendant cette période, ne fait aucun doute. "C'est une tendance que nous observons chaque année", expliquait déjà en juillet 2016 Grégoire Kopp, responsable de la communication d'Uber France, à Capital. Et de préciser l'origine sociologique du phénomène : "C'est logique que cela ait un impact, vu que la majorité des chauffeurs qui travaillent avec nous sont originaires des banlieues, potentiellement d'origine maghrébine et de confession musulmane."
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Offre de chauffeurs en baisse vers 22h
Aussi, peu avant 22h, moment qui coïncide actuellement avec le coucher du soleil et où les pratiquants sont de nouveau autorisés à boire et à manger, de nombreux chauffeurs musulmans se déconnectent de l'application pour se restaurer.
Outre un temps d'attente potentiellement allongé pour les usagers, compte-tenu de la raréfaction de conducteurs connectés à la plate-forme, le phénomène a une autre répercussion directe : les tarifs pratiqués. Concrètement, face à une offre en baisse, l'entreprise incite ses chauffeurs à travailler en augmentant le prix de la course, jusqu'à deux fois supérieur à la normale. A l'instar du Nouvel An ou de certains événements culturels, sportifs et météorologiques, le ramadan apparaît donc comme une occasion supplémentaire pour les travailleurs qui ne sont pas concernés par la rupture du jeûne de doper sensiblement leurs revenus.