Sondage, avis du Comité national d’éthique ce mardi : le débat autour de la PMA et GPA fait-il son grand retour ?

Publié le 27 juin 2017 à 7h42
Sondage, avis du Comité national d’éthique ce mardi : le débat autour de la PMA et GPA fait-il son grand retour ?

SONDAGE - D’après une enquête publiée pour franceinfo, six Français sur 10 sont favorables à la GPA, gestion pour autrui. Dans le détail, les faits sont plus nuancés, alors que ce mardi, le Comité d’éthique rend son avis sur la PMA (procréation médicalement assistée), attendu depuis deux ans.

PMA, GPA... Les sujets de société qui avaient secoué la France au moment du vote de la Loi Taubira, reviennent sur le devant de la scène. Ce mardi matin, le Comité consultatif national d'éthique doit rendre un avis très attendu sur la procréation médicalement assisté pour les couples de femmes et les femmes célibataires. 

Il y aura des positions claires", l'avis du Comité sur cette question polémique "ne fera sûrement pas l'unanimité" et pourrait "déclencher des anticorps de part et d'autre", avait alors prévenu le professeur Jean-François Delfraissy, président du CCNE depuis janvier. L’avis du Comité inclura aussi la question de la GPA. Dans un courrier aux associations LGBT daté du 16 avril, Emmanuel Macron expliquait qu’une fois l’avis rendu, il construirait "un consensus le plus large possible".

Mais qu'en pensent les Français ? Dans un sondage publié sur franceinfo, 1000 personnes ont été questionnées sur leur rapport à la PMA, la GPA, ou encore la gay pride qui a eu lieu samedi. Et dans le détail, les choses sont tout de même plus nuancées que les premiers chiffres ne laissent penser. 

Sur la GPA, (gestation pour autrui)

D’après le sondage Ifop, environ 6 sondés sur 10 seraient favorables au fait d’autoriser le recours à une mère porteuse pour les couples hétérosexuels (dont 34% plutôt d’accord, et 25% d’accord). En revanche la proportion de personnes favorables baisse lorsqu’il s’agit de couples homosexuels : 44% sont favorables à la GPA et donc au recours à une mère porteuse, 56% contre. Pas vraiment une majorité, donc.

Un baromètre d’opinion réalisé par BVA en mars dernier montrait sensiblement les même tendances : de manière générale, 50% des sondés se disaient favorables à la GPA (soit 7 points de plus qu’en 2014) ; mais la proportion baissait à 37% de personnes favorables pour les couples hétérosexuels et homosexuels sans distinction (soit tout de même, une augmentation de 5 points par rapport à 2014).

En 2014, un sondage réalisé lui aussi par Ifop, repris par la Manif pour tous, montrait à l’inverse des chiffres d’opinion qui stagnaient sur le sujet : 56% des sondés disaient leur opposition à la pratique. 

Sur les enfants nés à l’étranger de mère porteuse

Le recours à une mère porteuse est illégal en France. D’après franceinfo, 71% des sondés, "ces enfants nés à l'étranger par mère porteuse" doivent avoir "les mêmes droits que les autres enfants nés à l'étranger de parents français". Une position en progression de sept points par rapport à l'an dernier. 65% des interrogés auraient d’ailleurs "une bonne image" des femmes qui accepteraient d'être mère porteuse. 

Sur la PMA (procréation médicalement assistée)

L’enquête de franceinfo montre aussi, que 60% des Français se disent pour l'élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA), aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels, aux couples de femmes.

La PMA  désigne l'ensemble des techniques médicales destinées à aider les couples infertiles à avoir un enfant, telles que la fécondation in vitro ou le don de sperme, est aujourd'hui interdite en France aux mères célibataires et aux couples lesbiens.

La tendance à l'acceptation de la pratique semble gagner du terrain, ou tout au moins se stabiliser, sur ce sujet. Le sondage de 2014 réalisé par l’Ifop montrait en effet que le sujet divisait : un Français sur deux y était favorable, un sur deux opposé... Mais un sondage BVA de mars dernier montrait que six Français sur dix (61%) étaient favorables à l'ouverture de la PMA aux couples de femmes.

Qu’a promis Emmanuel Macron dans son programme ?

Le candidat En marche n’avait pas fait de ces sujets sociétaux sa priorité et n’avait au début pas réellement présenté de programme dessus. Il a cependant dû, quelques semaines avant le scrutin, clarifier sa position, jugée ambigüe, notamment à l’invitation de trois intellectuelles, dont la philosophe Sylviane Agacinski, la femme de l’ancien Premier ministre Lionel Jospin. Un tweet pas vraiment diplomatique de Pierre Bergé, soutien du candidat, avait aussi contribué à mettre le feu aux poudres. 

Emmanuel Macron avait ainsi rappelé, via son équipe de campagne, qu’il était "foncièrement opposé à la gestation pour autrui", et qu’elle ne serait "jamais légalisée au cours de son quinquennat". En revanche, il avait assuré que les enfants issus de GPA nés à l’étranger voient leur filiation reconnue à l’état civil français, conformément à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.

Quant à la PMA, le porte-parole du gouvernement a, le 17 mai dernier, annoncé la couleur sur Twitter à l’occasion de la Journée contre l’homophobie le 17 mai dernier.

Pendant la campagne, le candidat En marche s’était montré plus prudent, sans toutefois cacher sa préférence pour une extension de la PMA à des indications non plus seulement médicales, mais sociétales : "Ma conviction personnelle est qu’il faut étendre la PMA, au nom de l’égalité hommes femmes et du droit à l’accès à une prestation médicale, avait-il dit dans La Croix. Mais je respecterai l’avis attendu du Comité consultatif national d’éthique et regarderai aussi l’état de la société et des débats qui s’y jouent pour agir de manière apaisée."


La rédaction de TF1info

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