Polémique sur une note interne sexiste chez Google : l'ingénieur qui l'avait écrite licencié

par Léa BONS
Publié le 8 août 2017 à 8h28
Polémique sur une note interne sexiste chez Google : l'ingénieur qui l'avait écrite licencié
Source : OJO Images / Rex Features

SEXISME - Dans une note interne, un ingénieur de Google a défendu la domination des hommes dans la Silicon Valley en expliquant que la très faible présence des femmes dans la "tech" était due à des différences biologiques. Face à la polémique, le géant américain a décidé de le licencier.

Alors que la diversité dans la Silicon Valley est régulièrement montrée du doigt, la prise de position de ce salarié a ravivé le débat en cours sur l'existence d'une "culture sexiste et de harcèlement" dans le milieu technologique, largement dominé par les hommes. Face à la polémique, Google a décidé de licencié cet employé. 

En effet, dans un mémo d'une dizaine de pages publié la semaine dernière, un ingénieur de Google, James Damore, a expliqué que la très faible présence des femmes dans la "tech" était due à des différences biologiques : "Les choix et les capacités des hommes et des femmes divergent, en grande partie, en raison de causes biologiques et  ces différences peuvent 

expliquer le pourquoi on n'a pas une représentation égale des femmes dans la tech et le leadership". 

Aux yeux de l'auteur de la note, les aptitudes naturelles des hommes les conduiraient à devenir programmateurs en informatique, alors que les femmes seraient plus enclines "aux sentiments et l'esthétique plutôt que vers les idées", ce qui fait qu'elles opteraint pour des carrières "dans le social ou l'artistique".

James Damore a confirmé son licenciement dans un courriel à Reuters, précisant avoir été remercié pour "perpétuation des

stéréotypes de genre". Il a dit envisager tous les recours légaux possibles.

Un mémo qui enfreint le code de conduite de l'entreprise

Dimanche, L'entreprise se trouvait déjà au centre d'une polémique après la révélation des propos de son employé, s'est défendue de tout sexisme. "Ce n'est pas un point de vue que moi et l'entreprise soutenons, promouvons ou encourageons", a assuré dans un courriel aux salariés Danielle Brown, la responsable diversité de Google, qui a rejoint le géant américain depuis seulement un mois. 

Google, filiale d'Alphabet, a pour principe de ne pas s'exprimer sur les cas individuels. Mais dans un courrielinterne à l'entreprise, le directeur exécutif du groupe, Sundar Pichai, a déclaré que certaines parties du mémo enfreignaient lecode de conduite de l'entreprise.

Deux employés font une expérience pour prouver le sexisme ordinaireSource : Sujet JT LCI
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Un monde dominé par les hommes

Actuellement, les trois grands fleurons américains, Google, Facebook et Apple sont loin d'une parité exemplaire. Selon ses derniers chiffres, Google n'emploie que 31% de femmes, une proportion qui descend à 20 % dans les emplois technologiques. Chez Facebook, les femmes n’étaient que 27 % parmi les cadres supérieurs en 2016. Quant au groupe Apple, il compte 37 % de femmes au total.

La publication de la note de l'ingénieur par le site Motherboard dimanche intervient après des scandales et démissions liés au manque de diversité dans les entreprises de la Silicon Valley.

Récemment, Travis Kalanick, le co-fondateur d'Uber, a démissionné après une série de renvois et de démissions d'employés et de hauts cadres, sur fond d'accusations de sexisme et de harcèlement. L'ancien patron du géant de la location de voitures avec chauffeur, connu pour ses blagues sur ses conquêtes féminines, était accusé d'avoir lui-même encouragé une culture d'entreprise propice aux dérapages.


Léa BONS

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