Quand la détresse collective liée aux attentats génère de l'argent

Publié le 16 janvier 2016 à 15h59
Quand la détresse collective liée aux attentats génère de l'argent

ATTENTATS - Alors que les attentats du 13 novembre ont choqué la France entière, certains opportunistes ont tiré leur épingle du jeu en faisant des bénéfices. Dernier exemple en date avec le site JeSuisFrancais.net, créé après les attentats du 13 novembre, comme le raconte FranceTV Info.

Derrière la détresse collective qu'ont suscité les attentats du 13 novembre, certains y ont vu une opportunité de faire des affaires, comme l'a relevé FranceTV Info, qui a recueilli les propos de l'un d'entre eux, animateur de la page Facebook et du site JeSuisFrancais.net.

Quand la misère génère du bénéfice
Au lendemain des attentats, Daniel a créé ce site "en hommage aux victimes", prônant des valeurs telles que la solidarité, l'union et la force. "Ne cédons pas à la terreur et à la facilité des raccourcis, soyons solidaires, pour une même cause, la fierté d'être Français", écrivait-il le 14 novembre. Avec ses comptes Facebook et Twitter (respectivement 736.000 fans et 128.000 abonnés aujourd'hui), il veut raviver la flamme semi-éteinte du 11 janvier et réconforter une population meurtrie grâce à des messages pleins d'espoir. A ce moment, les Français en ont besoin. Alors, des milliers d'internautes s'abonnent à ses pages, partagent ses publications et lui font du "clic".

Deux mois après, le contenu n'est plus le même, relève FranceTV Info . Plus d'hommages, les visiteurs sont désormais invités à consulter le "Top 10 des prénoms d'emmerdeuses" ou... "La taille des pénis par pays". Des contenus divertissants complètement assumés par celui qui les met en ligne et qui lui permettraient de toucher "8000 euros par mois". Le tout à bon compte, puisque certains relèvent du copier-coller. Une méthode peu scrupuleuse qui comptait metronews parmi ses victimes, avec cet article , depuis retiré du site.

Tentatives d'exclusivité
Mais Daniel n'est qu'un parmi tant d'autres à avoir surfé sur la vague d'émotion des attentats pour se remplir les poches. Dans un communiqué publié en novembre, l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI) avait indiqué avoir "commencé à recevoir des demandes d’enregistrement de marques portant sur des signes tels que 'PRAY FOR PARIS' ou 'JE SUIS PARIS'" dès le lendemain des attaques, soit le 14 novembre. Estimant que ces demandes étaient "contraires à l'ordre public", elles avaient été rejetées par l'Institut, excluant la possibilité en France de faire de ces slogans une propriété privée.

A l'étranger, c’est une autre histoire. Une semaine après le drame, il était déjà possible de se procurer des "produits dérivés" sur Ebay, tels que des tee shirt "Pray for Paris" au prix de 13,99 dollars (13 euros) ou des stickers "Je suis Paris" à 3,90 euros. Sur le site allemand Spreadshirt, une gamme de produits arborant "Je suis Charlie" ou le logo de la tour Eiffel stylisée en symbole de la paix était également proposée.

Le business avant tout
Un autre commerce en mal d’éthique avait également vu le jour autour des lieux des attentats : la commercialisation de photos et vidéos des attaques. Des photos de djihadistes armés devant le Bataclan, aux survivants des terrasses, les images les plus sordides ont été négociées alors que les traces de sang sur le bitume n'étaient pas encore sèches.

Des dizaines de journalistes présents sur place se sont vus proposer des photos et des vidéos à des prix variant entre 500 et 50.000 euros. Un extrait de vidéosurveillance montrant le terrible carnage avait par ailleurs trouvé preneur auprès de nos confrères du Daily Mail . On y voyait les vitres du restaurant Casa Nostra voler en éclat sous les balles, les clients et les employés apeurés, ainsi qu'une jeune femme échapper à la mort de justesse. Un spectacle d'horreur que les médias français avaient refusé de diffuser.

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La rédaction de TF1info

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