Que faire si vous êtes témoin d’une agression sexuelle ou d’un viol ?

Anaïs Condomines
Publié le 16 février 2015 à 13h17
Que faire si vous êtes témoin d’une agression sexuelle ou d’un viol ?

MODE D’EMPLOI – Lorsqu’une agression sexuelle ou un viol se déroule en public, la passivité du témoin pose la question de la non-assistance à personne en danger. A défaut d’intervenir physiquement, la police conseille fortement d’appeler le 17.

Après le viol d'une jeune femme dans un train en Seine-et-Marne le lundi 16 février en présence de témoins passifs se pose la question de la non-assistance en danger. Que faire lorsqu'on est témoin d'une agression sexuelle ou d'un viol ? Metronews vous donne la marche à suivre.

"On compte toujours sur les autres pour intervenir." Laurent Martin de Frémont, membre du syndicat Unité SGP Police Paris, connaît bien ces témoins qui pourraient éviter une agression ou un viol mais choisissent de rester passifs . Aux yeux de la loi, ces témoins risquent lourd. La non-assistance à personne en danger est un délit puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende. Mais entre crainte pour soi-même et secret espoir que le voisin jouera les héros, difficile de garder les idées claires. Alors, en pratique, quelle est la marche à suivre ? Metronews vous donne quelques conseils.

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S’interposer doit être le premier geste, à condition d’en avoir la possibilité. "La justice ne reprochera jamais à une grand-mère de ne pas intervenir devant l’agression d’une femme par quatre hommes armés. En revanche, elle peut lui reprocher de ne pas avoir composé le 17 pour prévenir Police-Secours", explique l’officier. Le plus simple ? Mobilisez les gens autour de vous pour intervenir. On est plus fort à plusieurs que tout seul… N'hésitez donc pas à interpeller les gens. Si vous êtes une femme, interpellez des hommes, ils oseront plus difficilement refuser ! Et, une fois que c'est fait, le plus efficace n'est pas d'attaquer de front l'agresseur, mais plutôt de se répartir les rôles : une personne se charge de composer le 17, deux autres s'occupent de l'agresseur, un autre de la victime…

Attaquer l'agresseur de dos

Doit-on tout de suite s'interposer physiquement ? Pas nécessairement. Dans un premier temps, vous pouvez essayer de distraire l'agresseur. Venir lui parler, lui demander l'heure, faire semblant de connaître la victime… Cela ne fonctionne pas ? Eh bien, passez à l'étape suivante et venez-en aux mains. Le plus simple étant de s'en prendre à l'agresseur alors qu'il est de dos… Une bonne clé de bras, un coup dans la glotte ou les parties génitales : n'hésitez pas à avoir recours aux bonnes vieilles méthodes !

Vous êtes tout seul dans la rame, et pas bien costaud ? Si vous n'osez pas vous interposer, donnez au moins l'alarme. Laurent Martin de Frémont le rappelle : "Dans un moyen de transport, il faut avoir le réflexe d’actionner le signal et d’interpeller un contrôleur dès que la situation s’envenime. Ensuite, il est important de se mettre à bonne distance pour appeler le 17, signaler son identité et le lieu où on se trouve." Si l’agression vient d’avoir lieu, le témoin doit fournir des détails qui permettront d’interpeller le suspect, tels que sa taille, sa tenue vestimentaire, un signe particulier si possible et la direction dans laquelle il a pris la fuite.

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Anaïs Condomines

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