Royal admet que la centrale de Fessenheim ne fermera qu'en 2018

Publié le 8 septembre 2015 à 13h44
Royal admet que la centrale de Fessenheim ne fermera qu'en 2018

ÉNERGIE - La fermeture de la centrale nucléaire est repoussée à 2018, a annoncé ce mardi la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. Un aveu qui déçoit les écologistes mais aussi l'Allemagne.

François Hollande avait promis la fermeture de Fessenheim avant la fin de son quinquennat. Mais le clap de fin ne résonnera qu'en 2018. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal est en effet convenue ce mardi que le report de la mise en service du nouveau réacteur nucléaire EPR de Flamanville à la fin 2018 retarderait d'autant la fermeture de la doyenne des centrales françaises, mise en service en 1977.

La loi qui prévoit le plafonnement de la production d'énergie nucléaire signifie "que quand Flamanville ouvrira, Fessenheim devra fermer. Donc Flamanville va ouvrir d'ici à 2018. Et donc en effet, Fessenheim devra fermer", a dit la ministre en marge d'une visite à Strasbourg. La semaine dernière, EDF avait repoussé au quatrième trimestre 2018 le démarrage de l'EPR de Flamanville, dans la Manche, plusieurs anomalies techniques ayant été révélées ces derniers mois. C'est la quatrième fois qu'EDF repousse la mise en service du réacteur de 3e génération, l'un des plus puissants du monde (1650 mégawatts), qui devait initialement être livré en 2012 pour un budget de 3,3 milliards d'euros.

Les écologistes rappellent la promesse de Hollande

Aussitôt après cet aveu de Ségolène Royal, la gauche de la gauche et les écologistes ont renvoyé l'exécutif à la promesse de campagne de François Hollande. "Je suis étonnée que l'on puisse interpréter ainsi la parole présidentielle", a réagi la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, considérant en outre qu'il "faudrait arrêter de lier Fessenheim à Flamanville" et estimant que la centrale alsacienne "est dangereuse, en panne constamment".

"Fessenheim fermée en 2018 (ou pas)... de la parole présidentielle (ou pas)", a ironisé de son côté l'ex-ministre et députée EELV Cécile Duflot dans un tweet agrémenté du hashtag #quandlespoulesaurontdesdents. "Sur le nucléaire comme sur le reste, les promesses de François Hollande et du PS n’engagent que les naïfs", a écrit dans un communiqué le leader du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, qui propose à nouveau "d’organiser un référendum sur la sortie du nucléaire".

L'Allemagne s'est montrée tout aussi déçue, par la voix de s a ministre de l'Environnement Barbara Hendricks qui a fait part de son "regret" et sa "déception" après l'annonce du report.  "Je me suis adressée moi-même à plusieurs reprises à ma collègue française, pour plaider pour un arrêt le plus rapide possible de cette vieille centrale", a poursuivi la ministre sociale-démocrate, "je m'attendais à ce que le réacteur soit retiré du réseau en 2017 comme annoncé". 

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La rédaction de TF1info

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