Accusation de harcèlement contre Denis Baupin : "Il m'a plaquée contre le mur, les mains sur les seins", accuse Sandrine Rousseau

Publié le 29 septembre 2017 à 10h20
Accusation de harcèlement contre Denis Baupin : "Il m'a plaquée contre le mur, les mains sur les seins", accuse Sandrine Rousseau

SEPT A HUIT– L'ancienne porte-parole d'Europe Ecologie Les Verts, Sandrine Rousseau a décidé de raconter dans "Sept à huit" pourquoi elle a mis cinq ans à prendre la parole et dénoncer, avec trois autres femmes, les agressions dont elles affirment avoir fait l'objet de la part de Denis Baupin. De cette prise de parole, elle a décidé de faire un livre intitulé : "Parler" . Son avocat vient par ailleurs d'annoncer une nouvelle plainte pour "dénonciation calomnieuse" à l'encontre de Denis Baupin.

En mai 2016, l’affaire fait les gros titres. Sandrine Rousseau, secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts accuse l'un des membres éminents de son parti, Denis Baupin, de harcèlement sexuel. Quatre autre de ses collègues se disent victimes du même homme. Depuis, l'affaire a été classée sans suite, pour "prescription". 

Interrogée par Sept à Huit pour TF1, Sandrine Rousseau revient sur la génèse de cette histoire. A l'origine, une photo. Sur celle-ci, on voit plusieurs hommes, dont Denis Baupin, arborant du rouge à lèvres pour dénoncer les violences faites aux femmes lors d'une campagne de sensibilsation. C'est cette image qui pousse Sandrine Rousseau à briser le silence. "Sur cette photo, ce que j’ai vu, ce n’est pas du tout un homme qui défendait le droit des femmes. C’est un homme qui venait d’embrasser de force une femme qui avait du rouge à lèvres. Cette photo, elle dit ça. Elle dit ‘regardez, je suis capable de la faire parce que je sais que vous ne ferez rien’.  C’était comme un crachat qu’il nous envoyait", indique la secrétaire nationale adjointe d'Europe Ecologie Les Verts. 

Je n'ai jamais gardé ça secret mais, pour autant, personne n'a entendu ce que je disais
Sandrine Rousseau

Quant à l'agression en elle-même, Sandrine Rousseau la détaille en ces termes : "Il m'a plaquée contre le mur, les mains sur les seins, en cherchant à m'embrasser". Des gestes contestés par l'intéressé qui se définit comme un "libertin incompris". Une expression qui laisse "pantoise" Sandrine Rousseau : "Un libertin, c'est quand les deux personnes sont d'accord", réplique-t-elle.

Pourquoi avoir parlé si tard ? "Je n'ai jamais cessé de parler de cette histoire, dès les premiers instants, à la personne qui était à côté de moi, explique-t-elle. Je n'ai cessé d'en parler à des membres de la direction. Je n'ai jamais gardé ça secret mais, pour autant, personne n'a entendu ce que je disais". On lui conseille de faire attention car "il est puissant", de se "protéger". "Ces réflexions empêchent les femmes de parler" selon Sandrine Rousseau. 

Nous n'étions pas avides de vengeance (...) nous étions des femmes qui souhaitaient que la justice passe"
Sandrine Rousseau

A l'époque, la jeune femme négocie un accord avec le PS et, selon elle, si elle avait parlé, elle aurait dû quitter son poste. Une statistique semble lui donner raison : 94% des femmes quittent leur emploi après avoir dénoncé une pratique de harcèlement. Et elle, à ce moment-là, ne veut pas prendre ce risque.

Prescrite aux yeux de la justice -les faits dénoncés auraient eu lieu en 2011 or ils sont prescrits au-delà de trois ans -, l’affaire ne sera pas jugée. "Il y a quand même du positif à déposer plainte, relativise Sandrine Rousseau. Le communiqué du parquet dit qui dit que nos témoignages sont corroborés, constants et mesurés. Cela signifie que nous n'étions pas avides de vengeance (...) nous étions des femmes qui souhaitaient que la justice passe". 

 Visiblement encore touchée par toute cette affaire, Sandrine Rousseau ne regrette pas cependant d'avoir parlé. Même si cela n'a pas été sans conséquence, sur sa vie privée comme sur sa vie professionnelle. Le jour de son divorce, son compagnon de l'époque lui dira que "l'affaire Baupin" est en partie responsable de leur séparation. 

Sandrine Rousseau publie un livre dans lequel elle relate cette histoire, un livre intitulé "Parler". Son avocat a par ailleurs annoncé dimanche dans Le Figaro le dépot d'une plainte pour dénonciation calomnieuse à l'encontre de Denis Baupin en réponse à une plainte de ce dernier pour diffamation. 

Cette vidéo est issue de l’émission Sept à Huit du Dimanche 2 juillet 2017 présentée par Harry Roselmack. Sept à huit est une émission de télévision française d’information hebdomadaire diffusée sur TF1 depuis le 3 septembre 2000, présentée par Harry Roselmack.


La rédaction de TF1info

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