Sexisme : Anne Hidalgo balance sur Twitter le maire du Plessis-Robinson

par Sibylle LAURENT
Publié le 14 juin 2016 à 11h27
Sexisme : Anne Hidalgo balance sur Twitter le maire du Plessis-Robinson

POLITIQUE - "Face au sexisme, je ne me suis jamais tue, et je ne me tairai jamais", a tweeté la maire de Paris ce mardi, en publiant une lettre qu'elle a envoyé au maire du Plessis-Robinson, dans les Hauts-de-Seine, en l'accusant de remarques sexistes. En réponse, le maire de la commune l'accuse de manœuvres politiciennes et se "réserve le droit de porter plainte pour diffamation".

"Face au sexisme, je ne me suis jamais tue et je ne me tairai jamais". Sur Twitter mardi matin, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a rendu publique une lettre qu'elle a adressée le 10 juin dernier, au maire LR du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), Philippe Pemezec.

Dans ce courrier, écrit sur papier à en-tête et au ton acide, Anne Hidalgo raconte que samedi 4 juin, lors du lancement du chantier du Grand Paris express , à Clamart (Hauts-de-Seine), une petite foule d'élus se retrouvent, toutes tendances politiques confondues. Et là, d'après les propos rapportés par la maire de Paris, Philippe Pemezec aurait lancé à la cantonade : "Qu'est-ce qu'ils ont tous à se précipiter autour d'elle, tous ces mecs ? Ils sont comme Un Tel, à vouloir se faire tailler des pipes par Hidalgo".

"Donner à votre vulgarité une notoriété qu'elle ne mérite guère"

D'après Anne Hidalgo, Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, "légitimement choqué" aurait interpellé le maire du Plessis-Robinson. Mais "son interpellation n'a abouti à la formulation d'aucun regret de votre part", poursuit la maire de Paris, qui indique donc avoir choisir de médiatiser cette sortie, quitte à "donner à votre vulgarité une notoriété qu'elle ne mérite guère". "Chacun appréciera à la fois votre sens de l'humour votre vision du monde et votre dignité de maire", écrit-elle encore, disant vouloir "rendre publique cette chronique du sexisme ordinaire", en "pensant à toutes les femmes qui sont contraintes au silence face à l'inacceptable".


Sur Twitter, la sortie publique de la maire a été saluée par nombre d'internautes. "Je vous aime Madame Hidalgo", "merci," bravo", "jamais plus rien laisser passer", ou encore avec la mention du hashtag #NousNeNousTaironsPlus".

Contacté, Philippe Pemezec le maire du Plessis-Robinson a d'abord préféré répondre en rendant publique sur Twitter, lui aussi, la lettre de réponse qu'il avait envoyé à Anne Hidalgo et dont voici la teneur.


Le courrier de  Philippe Pemeze.
Le courrier de  Philippe Pemeze. - Philippe Pemezec


Sur l'accusation de sexisme en elle-même, pas de mention. "Cela ne le mérite pas", indique l'entourage. 'C'est d'ailleurs faux, il n'a jamais dit ça. Beaucoup d'élus présents peuvent en attester", nous répond-on.

Mais en début d'après-midi, le maire a finalement tenu à répondre plus précisément à l'accusation via un communiqué, envoyé aux rédactions. Il y assure n'avoir "jamais tenu de propos sexistes contre Madame Hidalgo". Pour lui, "cette polémique est montée de toutes pièces pour des raisons bassement politiciennes. Elle n’existerait pas si Monsieur Germain n’était pas le conjoint de Madame Hidalgo et par ailleurs, le député socialiste en difficulté de la douzième circonscription des Hauts-de-Seine auquel je serai confronté lors des prochaines élections législatives." Il indique enfin se "réserver le droit de déposer plainte en diffamation contre Madame Hidalgo ou toutes personnes qui répandront ces propos mensongers."

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Sibylle LAURENT

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