SOCIAL - Sixième jour de grève dans les raffineries françaises, près d'un tiers des stations-essence sont à court de carburant. Le mouvement pourrait s'étendre au nucléaire. Metronews fait le point. Cet article est régulièrement mis à jour.
Files d'attente aux stations-service, production d'électricité affectée, transports perturbés et manifestations spontanées : la grogne contre la loi travail reste intense ce mercredi 25 mai, la contestation se propageant des raffineries aux réacteurs nucléaires et au trafic SNCF.
► Déblocage du dépôt de carburants de Douchy par les CRS
Ce mercredi à l'aube, les forces de l'ordre sont intervenues pour débloquer le dépôt de carburants de Douchy-les-Mines, dans le Nord, dont l'accès était occupé depuis jeudi par des syndicalistes.
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► Six raffineries au ralenti ou à l'arrêt
Des huit raffineries que possède la France, six d'entre-elles sont au ralenti ou à l'arrêt. "L'Etat et le gouvernement feront ce qu'il faut pour libérer un certain nombre de ces raffineries ou de ces stocks et pour assurer l'approvisionnement pour les Français", a réaffirmé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Autre menace sur l'approvisionnement en carburant: le personnel des terminaux pétroliers du Havre, qui assure 40% des importations françaises, a voté la grève lundi soir.
► Près d'un tiers des stations-essence à sec
Sur les 12.000 stations françaises, il y en aurait 4026 "peu ou prou en pénurie de carburant", d'après les déclarations de Pierre Auclair, le co-fondateur de l'application "Essence", sur France Info. Une situation qui empire donc, car mardi soir, le secrétaire d'Etat chargé des transports, Alain Vidalies, affirmait que 20% des stations-essence étaient "soit en pénurie complète, soit en pénurie d'un des deux produits". Les régions les plus touchées sont les Hauts-de-France et la Normandie. Mais les difficultés d'approvisionnement s'étendent peu à peu au reste du pays : région parisienne, mais aussi "Centre, Rhône-Alpes, Auvergne et Paca du fait des pleins de précaution réalisés par les consommateurs", selon Total.
► Une pénurie d'essence à prévoir ?
Pénurie réelle ou psychose collective ? Pour l'Union française des industries pétrolières (Ufip) : "Non, il n'y a pas pénurie." La préfecture de la zone de défense et de sécurité de l'ouest avait appelé lundi soir les automobilistes à ne pas procéder à des "approvisionnements de précaution" en carburant, estimant que "rien ne les justifie", dans un communiqué. "Un certain nombre de stations-service rencontrent encore des difficultés" du fait du "comportement des consommateurs qui complètent systématiquement les réservoirs de leurs véhicules dès lors qu’ils ont connaissance qu’une station-service est réalimentée", souligne-t-elle.
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L'Ufip a tout de même précisé ce mercredi que la France a commencé "depuis deux jours" à puiser dans ses réserves stratégiques de carburant.
Si la carte des stations-essence ne s'affiche pas, rendez-vous ici.
► Nucléaire : vers des coupures d'électricité ?
La CGT-Energie souhaite désormais étendre la mobilisation aux centrales nucléaires, appelant à un mouvement d'action "le plus fort possible" jeudi, journée nationale de mobilisation. La centrale de Nogent-sur-Seine (Aube), située à une centaine de kilomètres au sud-est de Paris, est déjà touchée.
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