Taxis contre VTC : ce qui est vrai, ce qui est faux

Anaïs Condomines
Publié le 23 juin 2015 à 19h02
Taxis contre VTC : ce qui est vrai, ce qui est faux

VRAI/FAUX - Dans un contexte de guerre ouverte qui oppose taxis et VTC (Voitures de Tourisme avec Chauffeurs), difficile de comprendre qui est dans son droit. Alors que jeudi, les chauffeurs de taxis protesteront dans toute la France contre le service d'UberPOP, metronews démêle le vrai du faux.

Les VTC n'ont pas droit aux voies réservées sur autoroute
FAUX... depuis peu. Le 9 juin, le tribunal administratif de Montreuil a suspendu en référé l'arrêté du Préfet de Seine-Saint-Denis. Celui-ci avait créé quelques mois auparavant une voie réservée aux bus et taxis sur une portion de l'autoroute A1. Désormais, cette voie est donc accessible aussi aux VTC. Ce dispositif devrait d'ailleurs être étendu progressivement à l'A6 et à douze autres axes autoroutiers.

 Le "forfait aéroport", c'est juste pour les VTC
FAUX Le gouvernement l'a annoncé début juin : des tarifs forfaitaires pour les courses de taxi directes entre Paris et les aéroports de la capitale (Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly) entreront en vigueur au 1er mars 2016. Pour connaître ce tarif fixe, il faut néanmoins attendre la fin du mois d'août. Les VTC, eux, proposent depuis leurs débuts une tarification au forfait.

► L'application UberPOP est illégale en France
VRAI Dérivée du service Uber, l'application UberPOP met en relation des clients avec des chauffeurs non professionnels. Or, la loi Thevenoud s'oppose catégoriquement à ce genre de pratiques. C'est d'ailleurs ce service, tout spécifiquement, qui met les chauffeurs taxis hors d'eux et motive leur mouvement de grève de ce jeudi 25 juin. Toutefois, vous pouvez encore croiser des véhicules UberPop dans la rue, car l'entreprise américaine a engagé des recours auprès de la justice française. Dans l'attente d'une décision du Conseil constitutionnel, la Cour d'appel de Paris a refusé de suspendre le service.

Reste que le ton se durcit progressivement. Lors des questions au gouvernement ce mardi à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a assuré ce mardi "UberPop est dans une situation d’illégalité absolue. Nous allons multiplier les réunions pour qu’il y ait des poursuites, nous allons saisir le CSA pour qu’il condamne des publicités mensongères".

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► Client, je ne peux pas héler un VTC dans la rue
VRAI Vous pouvez toujours tenter de lever le bras au bord de la route, les VTC ne sont pas autorisés à prendre des clients à la volée. La loi Thévenoud est très claire à ce sujet : les VTC sont cantonnés aux réservations via leur site ou leur application mobile. Interdite également, la "maraude électronique", qui consiste à utiliser un système de géolocalisation pour permettre au client de réserver le véhicule le plus proche d'eux. Mécontent, Uber a contesté cette décision et attend à ce sujet l'avis de la Cour d'appel.

► Les VTC ne sont pas assurés
FAUX Leur assurance responsabilité civile circulation et exploitation couvre, comme celle des taxis, les dégâts matériels et les dommages aux personnes transportées. En plus, elle concerne également les accidents qui peuvent survenir aux abords du véhicule sur les personnes comme sur leurs bagages.

► La licence des taxis coûte plus cher que celle des VTC
VRAI Et la différence de prix est énorme. Un chauffeur de taxi doit débourser environ 200.000 euros dans la région parisienne pour faire l'acquisition d'une autorisation de stationnement. S'il souhaite l'obtenir gratuitement, il doit attendre plusieurs années pour se la voir délivrée par la préfecture. Le chauffeur VTC, lui, peut obtenir une licence à titre individuel en versant simplement 100 euros de frais de dossier. Mieux, s'il travaille pour une entreprise déjà immatriculée, il ne lui en coûtera pas un centime.

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