DRAME - Un délégué syndical a mis fin a ses jours dans la nuit de vendredi à samedi sur son lieu de travail à la gare Saint-Lazare. Le syndicat met en cause la direction de la SNCF. Celle ci indique qu'un enquête de police est en cours.
C’est le syndicat qui, le premier, a annoncé le drame via un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Un cheminot, délégué du personnel Sud-Rail, s'est suicidé sur son lieu de travail, gare Saint-Lazare à Paris, dans la nuit de vendredi à samedi.
L’homme, âgé de 42 ans, "s'est jeté sous un train", a dit à l'AFP Fabio Ambrosio, représentant de Sud Rail au comité d'entreprise, se disant "partagé entre la tristesse et la colère". Le syndicat met en cause directement la direction de l’entreprise. Celle-ci a indiqué pour sa part qu'une "enquête de police était en cours" à la suite de ce décès.
Selon Sud Rail, le délégué, qui avait un statut de travailleur handicapé lié à des "problèmes psychologiques", était "depuis plusieurs années attaqué par une direction qui ne supportait pas son engagement syndical". "Un conseil de discipline l'avait condamné à un dernier avertissement avant licenciement, avec 12 jours de mise à pied et à un déplacement disciplinaire pour avoir eu un ‘regard menaçant’ envers son directeur", ajoute le syndicat dans un communiqué.
"Des relations tendues avec ses dirigeants "
Selon la direction, qui a confirmé qu'un conseil de discipline avait bien eu lieu en octobre 2016, le délégué de Sud Rail avait "a priori des relations tendues avec ses dirigeants".
Sud-Rail affirme que la "mutation disciplinaire" lui a été signifiée "sans aucun respect des règles", car avec son statut de travailleur handicapé, "il aurait dû passer par le CHSCT". "De plus la direction n'ignorait pas que son médecin préconisait depuis plusieurs années pour sa santé qu'il reste dans un environnement de travail et interdisait tout déplacement". "La direction de la SNCF doit prendre conscience que ses pressions managériales, les restructurations perpétuelles et la répression syndicale qu'elle mène depuis plusieurs dizaines de mois poussent à bout des agents", dénonce-t-il.
Un CHSCT extraordinaire est convoqué lundi à Saint-Lazare.
Son regard n'effraiera plus sa direction. Il ne parlera plus fort. Cette nuit, son corps a été retrouvé dans les voies près de St Lazare. :( pic.twitter.com/jFhAkaEBgG — Sylvain, cheminot (@amv_ac) 11 mars 2017