Un "Top 50 des arrêts maladies" à La Poste : le syndicat SUD-PTT saisit la Cnil et l'Ordre des Médecins

Antoine Llorca avec l'AFP
Publié le 3 juin 2017 à 11h44, mis à jour le 3 juin 2017 à 12h08
Un "Top 50 des arrêts maladies" à La Poste : le syndicat SUD-PTT saisit la Cnil et l'Ordre des Médecins

POLÉMIQUE - Le syndicat SUD a saisi les autorités après qu'un document Excel répertoriant les arrêts maladies ait été découvert. Le syndicat parle d'un "Top 50 de la honte".

C’est une histoire qui ne fait pas rire mais alors pas rire du tout les syndicats. Vendredi 2 juin, le syndicat SUD PTT a saisi la Cnil (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) ainsi que le Conseil national de l’ordre des médecins après la découverte d’un fichier interne à La Poste qui dresse un Top 50 des agents ayant le plus grand nombre de jours d’arrêt maladie.

Un Top 50 qui passe mal

Le fichier, consulté par nos confrères de l’AFP, se présente sous la forme d’un tableau Excel. Dans celui-ci, on y trouve les noms et prénoms des agents des 168 agents de la plateforme logistique de Bonneuil (Val-de-Marne), leur référent, leur service ainsi que le nombre de journées d’arrêt de travail pour chacun. Cette surveillance a été démarrée lors de l’ouverture de la plateforme en janvier 2016.

Le syndicat SUD PTT juge, certes, que ce recensement est "normal, ne serait-ce que pour établir un bilan social en fin d’année". Mais c’est lorsque l’on clique sur le dernier onglet de ce fichier Excel, un document nommé "Top 50 des arrêts maladie", que le bât blesse. Celui-ci classe de 1 à 50 et par ordre décroissant les agents qui ont le plus d'arrêts maladie (arrêts de travail, accidents du travail et maladie professionnelle confondus). Dans un communiqué, le syndicat SUD PTT le qualifie de "Top 50 de la honte".

Dans ce classement figure même "le nom d'une personne aujourd'hui décédée", relève SUD PTT, qui s'interroge sur le "but" de ce classement et ses commanditaires, et réclame la destruction du fichier. "Face à ce fichier proprement scandaleux qui stigmatise une bonne partie du personnel", le syndicat a saisi la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (Cnil), l'Inspection du travail et le Conseil de l'ordre national des médecins.

La Poste s’explique

Contactée par l'AFP, la direction de La Poste précise que "la plate-forme logistique de Bonneuil a mis en place un dispositif d'accompagnement des collaborateurs éloignés du service pour des raisons de santé" qui "s'appuie sur l'extrait d'un fichier RH contenant des informations administratives factuelles (jour d'arrêt, service de rattachement....)". Il "permet d'identifier des situations de fragilité ou des anomalies qui n'auraient pas été décelées et d'accompagner au mieux les périodes d'absences". 

 

"Ce fichier est réservé aux managers et aux RH. Un de ses onglets est très maladroitement intitulé, cela doit être corrigé mais ne doit pas masquer l'utilité de la démarche qui vise à accompagner individuellement les collaborateurs en longue absence. Pour autant, les modalités concrètes de la tenue de ce fichier vont être examinées avec la plus grande attention pour s'assurer de leur entière conformité", ajoute-t-elle.


Antoine Llorca avec l'AFP

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