Un tour du monde en ne mangeant que des produits périmés : le drôle de défi de Baptiste contre le gaspillage alimentaire

par Sibylle LAURENT
Publié le 6 janvier 2017 à 16h21
Un tour du monde en ne mangeant que des produits périmés : le drôle de défi de Baptiste contre le gaspillage alimentaire

EXPÉRIENCE – C’est le défi un peu fou que s'est lancé un jeune Angevin : relier Paris à New York, en vélo et en pédalo, en ne consommant que des produits périmés. L’idée est de se sensibiliser au gaspillage alimentaire. Baptiste Dubanchet est parti ce vendredi de Notre-Dame-de-Paris.

En 2017, il veut "dépasser les limites". Et notamment celles de son estomac. Car Baptiste Dubanchet s’est embarqué ce vendredi pour un tour du monde d’un genre particulier : il va parcourir 10.000 km à vélo et pédalo, pour relier paris à New York… mais n’a prévu de se nourrir que de produits périmés, d’aliments destinés à être jetés ou dont la date est dépassée. Bref, de quoi, en apparence, poser un beau défi à son tube digestif.

Et bien en fait, pas tant que ça, assure Baptiste, selon qui cette nourriture est tout à fait comestible. Car c’est le principal but de son périple : alerter sur le problème du gaspillage alimentaire. Un peu fou ? Il assume. " On vit dans un monde où l’on produit largement de quoi nourrir toute la planète. Pourtant, 870 millions de personnes souffrent de sous-nutrition", rappelle le jeune Angevin sur le site internet La Faim du monde, sur lequel il va raconter son périple.

Dans le collimateur du jeune homme, un acronyme : les DLUO, ces petites mentions inscrites sur les denrées. "En Europe, il existe deux types de dates", explique-t-il dans une vidéo où il détaille son projet. "D’une part, les DLC ou dates limites de consommation, qui sont tout ce qu’on va ranger au frigo, que ce soient les yaourts, fromages, viande, poisson… Si la date est dépassée, il y a un risque pour la santé." Mais à côté existent aussi les DLUO, ou dates limites d'utilisation optimale, pour les aliments tels que les céréales, le café, le thé, le riz ou les lentilles. Et ces produits, souligne Baptiste, peuvent tout à fait se consommer  "10 ou même 20 ans après la date affichée" : "Le produit est sec, sans eau, les bactéries n’ont pas pu se développer. Donc le produit est encore bon." Sauf que les consommateurs ont tendance à mélanger les deux acronymes, et tout jeter par précaution.  

Pour montrer l’exemple, Baptiste fait une promesse : le premier kilo de riz mangé sur le pédalo sera à consommer de préférence avant… juillet 2006. Périmé depuis 10 ans donc. Un exemple parmi d’autres : pour constituer son stock de provisions, il a fait ses courses dans les poubelles, fait le tour des sandwicheries et des magasins pour récupérer les invendus ou les fruits secs prêts à être jetés. Sur son embarcation, Baptiste a prévu de stocker 100 kg de nourriture officiellement périmée, dont 40 kg lyophilisées. Que des calories qui seraient en temps normal parties à la poubelle. Le défi est physique, mais il faut bien cela pour lui donner de l'écho. "Cette traversée en pédalo est un puissant moyen de communication pour interpeller et faire réagir les consommateurs", explique le jeune homme. 

capture écran

Baptiste va dévaler ainsi ses kilomètres, en descendant à vélo la France, l’Espagne et Gibraltar, puis le Maroc, avant de traverser l’Atlantique en pédalo - en trois mois selon ses prévisions - pour atteindre les Etats-Unis et Miami. 

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Mais le défi de Baptiste n'est pas que d'alerter. Il propose aussi des solutions. Il a ainsi lancé une pétition, demandant à Bruxelles de revoir l’étiquetage des DLUO afin que les consommateurs ne confondent plus les dates de péremption des paquets de riz et celles des yaourts. Parallèlement, il veut étudier la lyophilisation des aliments, moyen de conservation qui vide l’ingrédient de son eau. Sur sa route, il a également prévu de nombreuses étapes, dans les écoles, collèges, lycées pour répandre sa bonne parole. 

Baptiste n’en est pas à sa première croisade : en 2014, il avait parcouru 4.000 km à vélo,  faisant le tour de 7 pays européens, en ne mangeant que ce qu’il trouvait dans les poubelles. Il avait ainsi écumé marchés, restaurants, boulangeries, hôtels et grandes surfaces. Et n'était pas mort de faim, loin de là.

Pour suivre les aventures de Baptiste :

> Sur son site La Faim du monde.

> Sur la page Facebook du projet.

> Sur Twitter.

VIDEO. "J'y suis allé au culot" : il a contourné le droit pour lutter contre le gaspillage alimentaireSource : Les vidéos infos
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Sibylle LAURENT

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