Université Paris 1 : l'étudiant guinéen Abdoulaye est libre, mais risque toujours l’expulsion

par Youen TANGUY
Publié le 10 octobre 2016 à 15h16
Université Paris 1 :  l'étudiant guinéen Abdoulaye est libre, mais risque toujours l’expulsion
Source : BERTRAND GUAY / AFP

UBUESQUE - Depuis le 13 septembre, Abdoulaye, étudiant à Paris 1 et réfugié guinéen, était détenu au centre de rétention de Vincennes après avoir été contrôlé sans papiers. Le tribunal administratif de Paris a décidé samedi de sa libération pour des raisons de vice de procédure. Pourtant, il risque toujours l'expulsion. Explications.

Retour à la case départ pour Abdoulaye. Près d’un mois après son interpellation et son placement au centre de rétention administrative de Vincennes, ce Guinéen, étudiant en 2e année de licence d'AES à l'université Paris 1, a été libéré samedi. Pourtant, il risque toujours l’expulsion. Si le tribunal administratif de Paris a en effet décidé d’annuler l'arrêté de réadmission vers l'Espagne (où ses empreintes avaient été enregistrées pour la première fois à son arrivée sur le territoire de l'UE)  qui le visait, il n'a pas annulé son Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

"L’arrêté de réadmission vers l’Espagne a été annulé pour des raisons de vice de procédure", détaille à LCI une militante de Réseau université sans frontières (RUSF). "On demande désormais l'annulation pure et simple de son OQTF ainsi que l'émission d'un titre étudiant pour qu'il puisse rester étudier en France", ajoute-t-on à RUSF. Une demande d’asile a quant à elle déjà été déposée auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) dans le cadre d'une procédure d’urgence en septembre dernier. 

Il y a quelque jours, Abdoulaye avait reçu le soutien du Conseil de Paris via l'adoption d'un voeu réclamant sa régularisation. "Je trouve inacceptable qu’un jeune étudiant de Paris 1 ayant obtenu le soutien de tout le conseil de Paris puisse être menacé expulsion, s'alarme à LCI Danielle Simonnet, conseillère du Parti de Gauche. Il ne pose de problème à personne à étudier en France".

En cas de retour, je risque ma vie, je risque d’être tué
Abdoulaye

Ces dernières semaines, plusieurs personnalités politiques, comme Cécile Duflot, avaient fait part de leur soutien à Abdoulaye. Elles réclamaient sa régularisation afin qu'il puisse continuer ses études. Le président de l’Université, George Haddad, avait également plaidé en sa faveur auprès de la préfecture.

Abdoulaye avait été interpellé le 13 septembre dernier après avoir été contrôlé sans papiers à la Gare de Lyon. Agé de 25 ans, le jeune homme est arrivé en France en avril dernier, après avoir fui la répression politique en Guinée. "En cas de retour, je risque ma vie, je risque d’être tué", affirmait-il à LCI le 22 septembre.

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