Pourquoi retrouve-t-on Yohann Diniz parmi les signataires de la tribune contre le Hollande-bashing

par Sebastien COCA
Publié le 20 novembre 2016 à 16h22, mis à jour le 20 novembre 2016 à 17h02
Pourquoi retrouve-t-on Yohann Diniz parmi les signataires de la tribune contre le Hollande-bashing
Source : SIPANY/SIPA

CONVICTION - Rare sportif à déjà s'être politiquement engagé, le triple champion d'Europe du 50 km marche s'est toujours défini comme "un homme de gauche". Et s'il avait déclaré avant les Jeux de Rio qu'il ne soutiendrait sans doute pas pour un candidat durant l'élection présidentielle, Yohann Diniz vient en franchir le pas en défendant François Hollande dans les colonnes du JDD.

Plutôt à la gauche de la gauche. Adhérant à 14 ans à la Jeunesse communiste révolutionnaire puis à 16 ans à la Ligue communiste révolutionnaire, Yohann Diniz est un athlète qui n'a jamais caché ses opinions. Parfois décrit comme proche des idées de Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) c'est pourtant dans l'équipe de campagne de Martine Aubry à la primaire socialiste en 2011 que l'on avait ensuite retrouvé le marcheur. Bref, rien qui semble lier le Rémois à la politique beaucoup plus libérale que mène le président de la République depuis bientôt cinq ans, et pourtant, c'est bien le nom de Yohann Diniz que l'on a retrouvé au bas d'une tribune publiée dans le JDD afin de prendre la défense de François Hollande. 

Un "procès quotidien instruit à charge par des injures et des mensonges ignobles", que l'athlète, ainsi qu'une soixantaine de personnalités françaises (dont Catherine Deneuve, Juliette Binoche, Patrick Chesnais...) a décidé de dénoncer, alors qu'il y a quelques mois encore, toujours dans le JDD, il estimait qu'il y avait peu de chances de le voir soutenir un des candidats en marche pour l'Elysée, lui qui en avait marre "d’avaler des couleuvres" et qui avait "vu trop de tactiques politiciennes, pas assez de sincérité". Alors pourquoi cette démarche, dans un milieu du sport où l'engagement politique "est tabou", comme il en convient lui-même ? 

Lutter contre le FN

Tout simplement parce que dans la construction idéologique de celui qui a ému (et même parfois effrayé) toute la France en allant au bout de lui-même lors du 50 km marche olympique de Rio l'été dernier (il a fini 8e avant d'être évacué à l'hôpital), il y a un combat : celui contre le Front national. Et celui qui plus jeune allait "arracher les affiches du FN, les recouvrir avec ma bombe et mon marqueur" de s'engager pour l'homme ou la femme politique qui lui paraît plus apte à faire barrage. Un réflexe plus pragmatique qu'idéologique, quitte à ensuite être à nouveau déçu... Ainsi, en 2012, à cinq jours du premier tour de la présidentielle, il avait signé l'appel d'une centaine de personnalités du monde sportif en faveur, déjà, d'un certain François Hollande...


Sebastien COCA

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