Et si vous empruntiez à taux négatif ?

Emmanuel PICARD
Publié le 7 septembre 2016 à 9h00, mis à jour le 7 septembre 2016 à 14h07
Et si vous empruntiez à taux négatif ?
Source : Thinkstock

CONSEIL IMMO - Jackpot ! A l’étranger, certains emprunteurs immobiliers sont parvenus à se faire rémunérer par les banques auprès desquelles ils sont endettés… Réalisable en France ?

Au Danemark et en Belgique, les banques Realkredit, BNP Fortis et ING ont répercuté de façon radicale les effets de la la chute du loyer de l’argent auprès d’emprunteurs endettés à taux variable : non contents de ne plus payer d’intérêt, ces clients sont en outre rémunérés grâce à leur crédit immobilier. En France, près de 400 particuliers ont fait la même demande auprès de leurs banques. Elles refusent de les payer. Sont-elles dans leur droit ? A voir.

Les crédits immobiliers à taux variables sont indexés sur l’Euribor, c’est-à-dire le taux d’intérêt moyen auquel les grandes banques européennes se prêtent des euros entre-elles. Or, les taux Euribor sont passés en territoire négatif depuis plusieurs mois. Au 30 août 2016, l’Euribor à 3 mois était ainsi de - 0,299%, celui à 6 mois de - 0,192%, etc. De tels taux ne sont possibles que parce que les banques se financent à taux 0 auprès de la BCE. Le système financier donne l’impression de marcher sur la tête. Dorénavant, certaines banques centrales acceptent de verser de l’argent aux banques commerciales s’endettant auprès d’elles. Théoriquement, cet effet domino devrait profiter aux particuliers endettés à taux variable puisque c’est aujourd’hui le prêteur (la banque) qui verse un intérêt à l'emprunteur (le client).

Voilà pour le principe, mais les banques ne l’entendent pas de cette oreille.  La plupart ont en effet vendu à leurs clients des prêts à taux "capés". En clair, ces taux ne peuvent franchir ni à la hausse ni à la baisse un niveau fixé dès la signature du contrat de prêt. Ces crédits ont évidemment été bloqués à la baisse afin de ne jamais passer en territoire négatif.

Reste que certains taux ont été vendus non "capés" et que les emprunteurs qui ont supporté à 100% les risques liés à une hausse de l’Euribor veulent maintenant profiter de sa baisse dans une proportion équivalente. Ce débat sera tranché en justice si le nombre de plaignants qui se manifestent auprès de L’Afub (association française des usagers des banques) atteint une masse critique dans les semaines qui viennent. 


Emmanuel PICARD

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