La mérule, ce champignon qui vous veut du mal

Emmanuel PICARD
Publié le 23 février 2017 à 11h19
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La mérule, ce champignon qui vous veut du mal
Source : Thinkstock

INFESTATION - Surnommée la "lèpre des maisons", la mérule touche de plus en plus d’habitations du nord de la France, dont elle détruit le bois de l’intérieur.

En décembre 2016, l’église de Gruson (Nord) est restée fermée durant les fêtes de Noël. Non faute d’officiant, mais parce que sa charpente est rongée par la mérule et que la toiture menace de s’effondrer. En Bretagne, la chapelle de Melrand est dans la même situation, comme celle d’Etables-sur-mer, du Mesnil-Esnard (Normandie), etc… Si la mérule attaque les églises, ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un champignon "laïcard", mais parce que ces édifices sont dotés de vastes charpentes en bois. Et le bois, la mérule adore ça.

Présent dans la nature où il ronge les souches, ce champignon colonise de plus en plus d’habitations, essentiellement dans les régions humides du nord de la France. Il s’agit d’un champignon sournois qui aime l’ombre et se développe à l'abri des regards, derrière les plinthes, les lambris, revêtements de sols, etc... Une fois entrée chez vous, la mérule s’attaque à tous les matériaux contenant de la cellulose qu’elle liquéfie (hydrolyse) de l’intérieur, privant ainsi, le bois de sa structure interne. Ses propriétés mécaniques anéanties, il n’offre plus aucune résistance.

Quelques signes permettent de déceler la présence de mérule : le champignon est comparable à de la ouate épaisse. Il ressemble à un amas de mousse compacte, alvéolée et plissée sur son pourtour. Si ces traces apparaissent sur un plancher, une poutre, etc., attention danger ! Qu’il s’agisse d’un résineux ou d’un feuillu (chêne, etc.) le bois attaqué prend un aspect calciné de couleur jaune, puis brune et se fragmente. Au final, lorsque l'on touche le bois, il s’effrite en petits cubes qui se réduisent en poudre. D’ou le nom de "pourriture cubique".

Que faire ?

Une fois l’infestation repérée, il faut déclarer son existence : la loi Alur (article 76) contraint les occupants (locataires, propriétaires ou syndic de copropriété si la mérule est située dans les parties communes), à faire une déclaration auprès de la mairie dès que la présence du parasite est détectée. Tant que le bien n’est pas définitivement assaini, sa valeur de marché baisse. 

Pour combattre l’infestation et empêcher les spores de la mérule de s’étendre dans toute la masse du bois, deux types de mesures sont à prendre :

- traiter le problème à la racine en supprimant les sources d'humidité et en favorisant la ventilation de l’atmosphère, ce qui implique, par exemple, de déposer les revêtements imperméables recouvrant parquets, parois, etc. ;

- injecter un produit fongicide dans les zones infectées, ce qui rend le recours à un professionnel inévitable. Celui-ci devra à la fois intervenir pour assainir la maçonnerie (dépose des revêtements, piquage, passage à la flamme, etc…) et le bois. 

Dans les deux cas, il injectera des produits fongicides dans la zone concernée et sur sa périphérie (au moins 1 mètre autour). Les zones d’encastrement feront l’objet d’un soin tout particulier. Puis, il pulvérisera un insecticide sur l’ensemble des surfaces infestées. Le coût de ce traitement dépend de la surface à traiter. On estime ‪qu’un traitement/piquetage des parois sur maçonnerie revient à environ 100 euros HT/m²‬ et un traitement sur bois à environ 45 euros HT/m3.‬

Bon à savoir : il est conseillé de faire appel à un professionnel certifié CTB-A+. Il garantit notamment la remise au client d’un diagnostic clair, détaillé, fiable et complet des travaux envisagés. 

 

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