Logements énergivores : quel impact sur le prix de vente ?

Emmanuel PICARD
Publié le 26 juillet 2017 à 9h30, mis à jour le 28 juillet 2017 à 12h21
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Logements énergivores : quel impact sur le prix de vente ?
Source : Thinkstock

En province, un diagnostic de performance énergétique négatif pourrait faire baisser les prix dans une fourchette de 5 à 18%.

Combien vaut votre appartement ou votre maison ? A la liste des critères permettant de fixer un prix "objectif" s’est ajouté un paramètre plus récent, qui prend une importance croissante. Il s’agit de la performance énergétique. Cette performance n’est pas seulement un facteur préoccupant pour une minorité de la population. Car la "valeur verte" d’un immeuble ou d’un logement concerne l’habitation de monsieur tout le monde depuis que le diagnostic de performance énergétique (DPE) s’est imposé.

Sorte de sérum de vérité énergétique, le DPE est obligatoire pour tous les logements mis en vente depuis novembre 2006, ou à la location, depuis juillet 2007. Son affichage figure sur les annonces immobilières. Il classe les logements de A à G en fournissant une mesure de leur qualité thermique. La note A indique que le bien a une excellente performance énergétique et qu’il consommera peu d’énergie pour être chauffé. A contrario, un DPE G révèle que le bien est mal isolé et qu’il s’agit d’un bâtiment énergivore.

Selon un rapport du ministère de l’Energie publié en 2014, seules 14% des résidences principales françaises sont classées dans la catégorie "performantes" (étiquette énergétique A, B, ou C). Plus de la moitié des autres logements sont affublés d’une étiquette moyenne (D ou E) et près de 30% d’une étiquette mauvaise (F ou G).

Jusqu’à 18% de dévalorisation pour une maison

Selon certains experts, les logements énergivores sont en train de devenir les canards boiteux du marché immobilier, car ils entraînent une forte consommation d’énergie en termes de chauffage et un coût financier substantiel sur le long terme. Autant de facteurs qui les dévalorisaient aux yeux des acheteurs. Cette dévalorisation varierait selon les régions et le type du logement. Dans le pire des cas, elle représenterait 8% de perte pour un appartement et 18% pour une maison.

En avril 2015, l’association Dinamic, créée par le notariat et la Caisse des dépôts, a publié une estimation de la "valeur verte" (augmentation de valeur engendrée par une meilleure performance énergétique) des maisons et des appartements, en mesurant l’impact de la performance énergétique sur leur prix de vente. En province, un écart de valeur de 5 % est constaté, en moyenne, par lettre du DPE. A Paris et plus largement dans les zones tendues comme l’Ile-de-France, la donne change. Plus le marché est tendu et moins le DPE pèse sur les prix. Ainsi chaque écart de note occasionnerait un écart de valeur de plus ou moins 2%. 

De façon générale, ce sont surtout les constructions antérieures à 1975 qui sont considérées comme étant les plus énergivores. Isolation insuffisante des murs, fenêtres à simple vitrage, problèmes d’aération créant de l’humidité, etc… : si les habitations énergivores sont boudées, c’est d’abord à cause du montant des travaux nécessaires pour les mettre en conformité. Ce coût est estimé à 30.000 euros pour un logement moyen. 

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