"Mention particulière" : voici les histoires vraies qui ont inspiré le téléfilm

par Edwy MALONGA
Publié le 6 novembre 2017 à 23h31

Source : JT 20h Semaine

DIPLÔMÉS - "Mention particulière", téléfilm diffusé ce lundi soir par TF1 raconte l'histoire d'une jeune femme trisomique de 21 ans qui décide de passer son bac. Une fiction qui s'inspire d'histoire bien réelles. Un jeune homme italien y était parvenu en 2012, tout comme une étudiante marocaine en 2014.

Plus forte que le handicap. Laura, 21 ans et trisomique, veut passer son bac pour devenir journaliste. Son père y croit dur comme fer et met tout en œuvre pour qu’elle y arrive. Sa mère reste, pour sa part, plus prudente. Voici le pitch de "Mention particulière", la fiction que proposait TF1 lundi 6 novembre. Une histoire inspirée du parcours pas du tout fictif, de deux jeunes individus pétris d'abnégation qui ont réussi le tour de force d'obtenir le fameux diplôme. LCI vous relate ces deux tranches de vie.

Yasmine, mention assez bien

Une élève douée. Cette jeune fille de 19 ans atteinte de trisomie 21 a passé avec succès son baccalauréat en 2014 dans un lycée de Casablanca au Maroc. Elle l'a obtenu avec une mention assez bien. Journaliste de profession, son père, Jamal Berraoui livre les clés de ce parcours réussi dans un livre intitulé Yasmine, trisomique et bachelière. "Contrairement à certains parents qui tentent, une fois informés du handicap de leur enfant, de le cacher des regards, nous nous sommes battus pour assurer à Yasmine une scolarité normale", souligneJamal Berraoui. "A coup de sessions d’éducation psychomotrice, d’appui psychologique, d’espoir et de foi, nous sommes parvenus à atténuer l’impact de cette infirmité sur elle", écrit-il sur son blog.

Soutien inconditionnel

"Yasmine a intégré le cursus scolaire normal", explique encore son père dans son article de blog." Elle a toujours eu des notes qui la classent parmi les bons élèves, aux alentours de 14/20 de moyenne", précise t-il, et tout cela sans bénéficier du moinde dispositif particulier de l’établissement scolaire où Yasmine est inscrite. Il faut croire que le soutien sans bornes de ses parents l'a considérablement porté. Toutefois, Jamel Berroui, non sans amertume, rappelle aussi les épreuves, le manque de soutien de l'Etat et du corps médical jonchées sur le parcours de sa fille. 

Enrico, 20 sur 20 au bac

En Italie, un jeune homme atteint du syndrome de Down (trisomie 21) a réalisé pareille prouesse en 2012. Enrico Cancelli, a obtenu la "Maturità" (le bac italien) avec la note incroyable de 20/20. Mais avant un tel succès, la vie d'Enrico a été marquée par de nombreuses épreuves. En effet, ce garçon s'est lancé dans l'obtention du diplôme en 2009 à l'aide d'un processus bien particulier.

Le test sanguin contre la trisomie 21, un progrès réservé aux plus fortunées ?Source : JT 20h WE
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Atteint d'un sévère déficit pour communiquer, Enrico est scolarisé à l’institut professionnel Sandrinelli de Trieste. Pour s'exprimer, il bénéficie de la méthode de la Communication facilitée qui "met au centre de l’attention la personne handicapée avec des troubles de langage", explique ainsi Bianca Mestroni, la maman d’Enrico au journal Il Piccolo.

La Communication facilitée est née en Australie dans les années soixante-dix. Elle permet de combler l’écart entre les capacités cognitives et les capacités d’expression, en se servant d’un clavier ou de lettres de l’alphabet. La présence d’une personne formée qui, sans intervenir, "soutient la main, le pouce, le poignet ou le bras du patient pour l’aider à taper sur un clavier d’ordinateur" est requise. Le but est d’atteindre l’autonomie communicative qui faisait défaut au départ.

Je souffrais comme un chien
Enrico Cancelli

Une renaissance pour Enrico. "Jusqu’ici, je ne savais pas que je savais répondre, je pataugeais dans mon handicap, en souffrant comme un chien" a-t-il écrit trois mois seulement après le début de l''expérience. 

Sans la Communication facilité, Enrico aurait été considéré comme "atteint d’un retard mental grave". Voici ce que le jeune diplômé à rédigé sur la première page de sa dissertation d’examen : "Monrupino, oasis heureuse où l’on retrouve la paix et les rêves dorés des aspirations poétiques ! J’emprunterai tous les moyens nécessaires pour continuer de travailler sur cette terre fertile, courant irrésistiblement à la rencontre de ma vie rachetée !" Tout ceci sur le thème de l’élevage des moutons, objet de l'interrogatoin de son examen et métier auquel il a décidé de consacrer son avenir.


Edwy MALONGA

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