Bernard de la Villardière fume un joint dans "Dossier Tabou" sur M6 : le CSA ouvre une enquête

Publié le 28 mars 2017 à 12h55, mis à jour le 28 mars 2017 à 13h56
Bernard de la Villardière fume un joint dans "Dossier Tabou" sur M6 : le CSA ouvre une enquête

ROCK N’ROLL – La séquence, plutôt comique, a fait le bonheur des réseaux sociaux. Bernard de la Villardière a t-il franchi la ligne jaune en fumant un joint dans le magazine "Dossier Tabou", diffusé en prime sur M6 lundi soir ? Saisi par les téléspectateurs, le CSA a décidé de se pencher sur la séquence en question.

"Et si on légalisait le cannabis en France ?" Telle était la question posée par Bernard de La Villardière à l’occasion d’un nouveau numéro de "Dossier Tabou", son magazine documentaire diffusé en prime time lundi sur M6. Une enquête au cours de laquelle le journaliste vedette de la chaîne s’est livré, entre autres, à une expérience "limite" devant les caméras : fumer un joint afin d’en tester les effets sur la conduite automobile. 

La séquence, qui a beaucoup amusé les téléspectateurs, si l’on en juge la tonalité des tweets toute la soirée, s’est déroulée sur un circuit de rallye. Après avoir effectué plusieurs tours à jeun, Bernard de La Villardière consomme une "cigarette qui fait rire". De retour à bord du véhicule, il va avoir un mal de chien à passer les vitesses, et manquer de renverser le mannequin en bout de piste. Avant d’être surpris par un ballon envoyé par surprise dans sa direction. Sans son co-pilote, c’est sûr : il aurait eu un, voire plusieurs accidents. 

"Je l’ai fait pour démontrer que c’est très dangereux, pour soi et pour les autres, quand on est volant d’une voiture", expliquait lundi matin le journaliste sur Europe 1, alors qu’on l’interrogeait sur la légalité d’une telle expérience à la télé à une heure de grande écoute. "Je pense que c’est pour la bonne caus, donc on verra ce que le dit le CSA", ajoutait-il, jugeant peu probable que M6 soit sanctionnée. Vraiment ? 

11 signalements au CSA depuis la diffusion

Contactée par LCI, la haute autorité de l'audiovisuel indique ce mardi que les Sages vont ouvrir une enquête et instruire le dossier après avoir reçu 11 signalements de la part de téléspectateurs depuis la diffusion de la séquence en question. Il n'est pas sûr, toutefois, que la chaîne soit sanctionnée, même si une délibération du CSA datant 17 juin 2008 encadre de façon stricte l’exposition des produits du tabac, des boissons alcooliques et des drogues illicites à l’antenne. Que dit-elle ? 

"Afin d'assurer la préservation de l'ordre et de la santé publics, il est interdit de faire apparaître à l'antenne toute drogue illicite ou toute personne en consommant à l'exception des programmes d'information, des documentaires et de la fiction, ainsi que de relater de manière positive ou équivoque la consommation de drogue", précise ce texte, disponible en ligne.

Mais il ajoute ensuite : "S'agissant des émissions d'information et des documentaires, des drogues illicites ou des personnes les consommant peuvent y apparaître dès lors que cela entre dans l'objet de l'émission ou du documentaire et que ces programmes ne sont en rien incitatifs, c'est-à-dire que la consommation et la personne consommant de la drogue ne sont en aucun cas valorisées." Bref, même si la séquence prête plutôt à rire, Bernard de la Villardière et les équipes de "Dossier Tabou" sont, a priori, dans les clous de la règlementation.

Rien à voir avec "Les Recettes Pompettes"

Ce sont ces mêmes règles qui avaient permis à France 4 de diffuser en 2014 l’émission "Alcootest", adaptation d’un format norvégien dans laquelle la production proposait à des jeunes de boire de l’alcool afin d’en dénoncer les méfaits. Rien à voir, en revanche, avec "Les Recettes Pompettes", un concept québécois qui a trouvé refuge sur Youtube en France depuis l'an dernier afin d’échapper au régulateur de l’audiovisuel. Rappelons que des célébrités y cuisinent tout en buvant de l’alcool avec l’animateur Monsieur Poulpe. Un concept purement humoristique, même si chaque épisode est précédé d’un message de prévention.

Fin 2016, le CSA a toutefois adressé une mise en garde au producteur français de l’émission, Studio Bagel, filiale du groupe Canal +, déplorant "une propagande en faveur de l’alcool". A priori pas compétent pour réguler les programmes sur Internet, la haute autorité justifiait son ingérence en estimant que cette chaîne constitue "un service de médias audiovisuels à la demande (SMAD), à l’instar des sites de replay comme MyTF1, Pluzz ou 6Play". 

Pas impressionnés, les producteurs ont répondu de manière indirecte au CSA début février en diffusant un épisode où Monsieur Poulpe et l'acteur Guillaume Canet fument un joint à l'arrière plan, pendant que les humoristes Mathieu Madénian et Thomas VDB dissertent, au premier plan,  de la violences de certaines images sur Internet... 


Jérôme VERMELIN

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