Chris Froome (presque) inaccessible, Romain Bardet va maintenant se battre pour sa deuxième place

Publié le 21 juillet 2017 à 11h26, mis à jour le 21 juillet 2017 à 12h11
Chris Froome (presque) inaccessible, Romain Bardet va maintenant se battre pour sa deuxième place

FACE-À-FACE - Une bataille à coups de secondes. Ce jeudi, au terme de la 18e étape remportée par le maillot à pois Warren Barguil (Sunweb) au sommet de l'Izoard, Romain Bardet devance Rigoberto Uran au classement général, toujours dominé par Chris Froome (Sky). Le leader d'AG2R-La Mondiale compte 6 secondes d'avance sur le Colombien. Pas sûr que ce soit suffisant avant le chrono de Marseille.

Aller chercher Chris Froome sur un chrono, c'est - sauf miracle - mission impossible. Deuxième du général jeudi 20 juillet au soir, à l'issue de la 18e étape remportée au panache par le maillot à pois Warren Barguil (Sunweb), Romain Bardet sait - sauf accident du Britannique - qu'il ne pourra pas détrôner le triple vainqueur de la Grande Boucle.

De fait, le leader de la formation AG2R-La Mondiale va devoir donner tout ce qu'il lui reste pour assurer sa deuxième place au général, convoitée par l'expérimenté Rigoberto Uran. Et cela passera notamment par le contre-la-montre dans les rues de Marseille, samedi lors de la 20e étape du Tour. Problème, et pas des moindres, cet exercice est connu pour avoir été et être encore le talon d'Achille de l'enfant de Brioude. Bien qu'il se soit amélioré.

Sur le chrono inaugural, à Düsseldorf le 1er juillet, il avait fait belle impression. Soixante-troisième, dans le temps des favoris (hormis Chris Froome), il n'avait jamais été si près du Britannique (à 39 secondes) et avait même devancé Alberto Contador (de 3 secondes). "Il n'y a pas si longtemps, rappelait Bardet, je perdais une minute (sur ses adversaires) sur 10 kilomètres, là c'est 51 secondes en 14 kilomètres sur le vainqueur (Geraint Thomas). C'est une progression." Mais voilà, si Froome paraît intouchable, le vainqueur à Peyragudes n'est pas (encore) assuré d'être son dauphin pour la deuxième année de suite.

Uran à toute vitesse

Car en face, Rigoberto Uran est un adversaire redoutable. Si à première vue, le leader de la Cannondale-Drapac semble se satisfaire de la troisième marche du podium, le Colombien pourrait bien jouer un mauvais tour au Français lors du contre-la-montre de Marseille. Et pourquoi pas au Britannique. S'il est plutôt sur le déclin dans l'exercice depuis un moment - sa 95e place à Düsseldorf à 12 secondes de Bardet parle d'elle-même -, il ne faut pas oublier qu'il est aussi capable de tout faire sauter. Sa victoire sur le chrono vallonné de 42,2 kilomètres sur le Giro 2014, reléguant à plus de 1'20" la totalité de ses rivaux, en est la parfaite illustration. Et le fait qu'il arrive plutôt frais en cette fin de Tour (il n'a pas attaqué une seule fois dans les Alpes, se contentant de "sucer la roue" des Sky et des AG2R) pourrait laisser croire qu'il a prépare son coup depuis un moment déjà. 

Un chrono qui me convient bien
Rigoberto Uran

Pointé à seulement 6 secondes de Bardet et 29 de Froome au classement général, Uran sait que cette étape peut tout faire basculer. Surtout en sa faveur. "Le contre-la-montre sera important évidemment. Nous savons qui est devant mais c'est un chrono qui va devoir être abordé par étapes et ça me convient bien. On verra comment je me sens. Je vais continuer à me battre jusqu’au bout", a-t-il prévenu jeudi soir, à l'arrivée au sommet de l'Izoard.

Et Chris Froome ne s'y trompe pas, il sait que le Colombien sera son rival le plus sérieux. "C'est un coureur capable d'être à un grand niveau durant trois semaines, a commenté son ancien équipier chez Sky. C'est l'un des meilleurs en contre-la-montre, il est la grande menace." Vieux renard du cyclisme, Uran pourrait bien coiffer tout le monde au poteau. "Vous l'avez oublié parce que ces dernières années il n'était pas au top, estimait en début de semaine son coéquipier Alberto Bettiol. Désormais, il est de retour à son niveau." Finalement, Romain Bardet pourrait bien regretter de ne pas avoir la différence dans la montagne. 

À moins que le leader d'AG2R ne fasse son grand numéro à Marseille, comme veut le croire le manager de l'équipe Vincent Lavenu : "Tout peut se passer. Romain peut être dans une journée exceptionnelle samedi. Il aime ce genre de parcours, et il est souvent fort dans les chronos en fin de Tour." Prions pour lui. La Bonne Mère pourrait s'en mêler, sait-on jamais.


Yohan ROBLIN

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