Durée de cotisation pour la retraite : on vous explique le système du rachat de trimestres (et son coût)

Publié le 29 août 2019 à 10h43

Source : JT 20h Semaine

REPÈRES - Dans le cadre de la réforme des retraites, Emmanuel Macron "préfère un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l'âge". Actuellement, elle est de 41,5 ans (160 trimestres) pour toucher une retraite à taux plein. Quand le compte n'y est pas (longues études, carrière hachée par exemple), il est possible de racheter des trimestres. Rappel des règles en vigueur.

Rien n'est fixé : le débat sur la réforme du système de retraites a été relancé lundi 27 août par Emmanuel Macron. Le chef de l'État a en effet déclaré sur France 2 "préférer un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l'âge". Un coup de théâtre qui va à l'encontre des préconisations présentées mi-juillet par le haut-commissaire à la réforme des retraites. Jean-Paul Delevoye  propose en effet pour sa part de fixer un âge de taux plein à 64 ans.   

Si l'hypothèse d'un calcul du montant des pensions s'appuyant sur la durée s'impose dans le futur système, il s'agira alors de tenir compte en priorité de la durée de cotisation pour définir l'âge de taux plein. Autrement dit, une personne ayant commencé à cotiser tard (après de longues études par exemple) ou ayant eu une carrière hachée (période de chômage non indemnisée par exemple), devra prendre sa retraite tard pour bénéficier d'un taux plein. 

Aujourd'hui déjà, il est possible de racheter des trimestres pour atteindre les 41,5 ans requis (avec un allongement progressif prévu pour atteindre 43 ans en 2035).  Voici dans les grandes lignes -il existe des spécificités dans certaines situations- du fonctionnement de ce système à l'heure actuelle.

Pourquoi racheter des trimestres ?

Cela permet de  prendre sa retraite à taux plein quand l'on a pas cotisé assez longtemps. Il existe deux options de rachat :

• le taux seul (pour atténuer ou supprimer la décote et donc obtenir une retraite à taux plein) ;

• le taux et la durée (pour également partir plus tôt).

Pour rappel, toujours selon les règles actuelles, vous devrez avoir cotisé entre 160 trimestres (pour les plus âgés) et 172 trimestres (pour les plus jeunes).

Qui peut en racheter ?

Les salariés du privé, les artisans, commerçants et les personnes exerçant une profession libérale peuvent racheter des trimestres entre leurs 20 et leurs 66 ans. Les fonctionnaires peuvent le faire entre leurs 20 et leurs 59 ans.  

Est-ce limité en nombre ?

Il est possible de racheter jusqu'à 12 trimestres, qui peuvent correspondre :

• aux années d'études supérieures pendant lesquelles on n'a pas cotisé (ou trop peu pour obtenir des trimestres). Celles-ci doivent être validées par un diplôme.

• aux années incomplètes (dont seul un, deux ou trois trimestres ont été validés) en raison d'une période de chômage non indemnisée ou d'un temps partiel par exemple.

A noter que les fonctionnaires ne peuvent racheter que leurs années d'études supérieures.

Combien cela coûte-t-il ?

Le montant du rachat dépend de l'âge au moment de l'opération (plus vous vieillissez, plus il est élevé), de l'ampleur de vos revenus sur les trois dernières années (plus ils sont importants, plus le rachat est cher) et de l'option choisie (le taux + durée est plus coûteux que le seul taux).

Le barème 2019 complet (et complexe) pour les salariés artisans et commerçants, est disponible sur le site de la Caisse nationale de l'assurance vieillesse. << Cliquez ici pour y accéder >>

Deux exemples extrêmes :

• Vous avez 20 ans, vous gagnez 20.000 euros brut par an : le trimestre au titre du taux seul vous coûtera 1.055 euros.

• Vous avez 66 ans, vous gagnez 45.000 euros brut par an : le trimestre au titre du taux + la durée vous coûtera 6.015 euros.

Un troisième cas à mi chemin :

• Vous avez 40 ans, vous gagnez 35.000 euros brut par an : le trimestre (taux+durée) vous coûtera 3.857 euros.

Pour les fonctionnaires,  il existe un simulateur en ligne. << Cliquez ici pour y accéder >> 

A noter que cette dépense est déductible de votre impôt sur le revenu.


Laurence VALDÉS

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