Hausse des prix de l'essence et du gazole : vers un chèque carburant ?

Publié le 19 octobre 2021 à 9h42

Source : JT 20h Semaine

POUVOIR D'ACHAT - Pour faire face à la hausse des prix de l'essence et du gazole, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s'est dit favorable à la création d'un chèque carburant. Mais sa mise en pratique n'est pas si simple. Explications.

Anne-Sophie fait, chaque jour, 50 km aller-retour pour aller travailler, et bénéficie déjà du chèque carburant. La région Hauts-de-France lui verse 20 euros par mois. Un coup de pouce bienvenu en pleine flambée des prix du carburant. Cette aide allège ses dépenses en diesel de 240 euros par an. "Ça peut valider un budget de vacances et des loisirs pour les enfants, ça peut aider à faire des travaux d’amélioration dans l’habitat. C'est une somme", explique-t-elle au 20H de TF1, dans la vidéo en tête de cet article.

Comme elle, 48.000 personnes touchent cette aide au transport lancée il y a 5 ans dans les Hauts-de-France. Pour en bénéficier, il faut travailler à plus de 20 km de son domicile, habiter dans un secteur peu desservi par les transports en commun et gagner moins de 2514 euros net par mois, soit l'équivalent de deux Smic.

Cette mesure serait-elle facilement applicable au niveau national ? "Il faut identifier des personnes sous condition de ressource, donc plutôt modestes, mais qui sont aussi obligées de prendre leurs véhicules. Comment va-t-on vérifier ? Est-ce que l'employeur va devoir faire une déclaration ? Ça va prendre du temps et potentiellement, ça va arriver assez tardivement", nous précise Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire des conjonctures économiques (OFCE).

Leclerc vend son carburant à prix coûtant jusqu'à la fin du mois

Les distributeurs, eux, ont pris les devants : À partir de mercredi 20 octobre, Carrefour proposera un bon d'achat de 5 euros pour tout plein au-delà de 25 litres. Leclerc vend déjà son carburant à prix coûtant jusqu’à la fin du mois. 

Dans une station-service où TF1 s'est rendu, le gazole est à 1,51 euros. "Il y a quand même 7 centimes d'écart, ça fait la différence à la fin", nous confie une automobiliste. Un autre abonde : "Il y a au moins 7, 8 euros" de différence avec d'autres stations sur un plein.

La semaine dernière, le gouvernement avait appelé les distributeurs à baisser leurs marges. "C'est un peu la réponse du berger à la bergère : 'voilà on a fait notre part d'effort collectif'', commente à notre micro Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc. Et d'ajouter : "L’État a des marges de manœuvre. Avec l’inflation, l’État encaisse plus de taxe. Si le gouvernement veut limiter les effets de l'inflation, il peut jouer sur ce levier qui est la fiscalité"

Mais pour le gouvernement, cette mesure est injuste parce qu’elle ne cible pas les ménages qui en ont le plus besoin et elle coûte cher : un centime de moins à la pompe représente un manque à gagner d’un demi-milliard par an dans les caisses de l’État.


La rédaction de TF1 /LCI

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