Grève du 5 décembre (et au-delà ?) : quel impact sur les matchs de Ligue 1 ?

par Hamza HIZZIR
Publié le 4 décembre 2019 à 17h45, mis à jour le 4 décembre 2019 à 17h51

Source : La matinale

TRANSPORTS – Le mouvement social de jeudi, qui pourrait s’étendre dans la durée, va-t-il perturber la tenue des 16e et 17e journées de Ligue 1 cette semaine ? La question mérite d'être posée.

Ce sont des salariés, amenés à se déplacer pour se rendre à leur lieu de travail, auxquels on ne pense pas forcément lorsque l’on tente de mesurer l’impact d’une grève nationale. Les footballeurs professionnels, certes, prennent rarement le métro, le bus ou le tramway pour aller s’entraîner, mais ils sont en revanche amenés à se déplacer régulièrement sur le territoire pour disputer des matchs, souvent en avion. Ce qui implique que les clubs, engagés dans les 16e (ce mercredi) et 17e (ce week-end) journées de Ligue 1, anticipent d’éventuelles perturbations.

Le car ou le taxi

Certains l’ont fait, en modifiant en urgence leur organisation, comme le Stade brestois qui, après son match à domicile mardi face à Strasbourg, a directement décollé pour Lille, lieu de sa prochaine rencontre (vendredi), dès ce mercredi sans repasser par la case Bretagne. "On a pris nos précautions pour ne pas être bloqués jeudi et être sûrs de pouvoir nous présenter au stade, détaille, dans L’Équipe, le directeur sportif Grégory Lorenzi. On dort à l’hôtel à Marcq-en-Baroeul. J’ai fait la démarche auprès du club pour qu’on puisse avoir le terrain à disposition. On s’y entraînera jeudi et vendredi."

De son côté, le FC Metz, qui reçoit Rennes ce mercredi avant de jouer à Nice samedi, prévoit de rallier la Côte d’Azur un jour plus tôt que prévu, vendredi donc, dans un avion de sa compagnie privée partenaire. Le Stade de Reims, lui,  a opté pour le car en vue de son déplacement du jour à Amiens, les joueurs étant partis ce mercredi matin et rentrant à la maison le soir même. Angers fera de même samedi pour se rendre et revenir de Rennes. Voilà pour les prévoyants.

Des "guests"

Les 16 autres clubs de Ligue 1, en revanche, n’ont rien prévu de spécial, tablant sur une grève peu suivie par le personnel au sol, et espérant une proportion similaire chez les contrôleurs aériens... La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) annonce ce mercredi qu’elle prévoit (au moins) 20% de vols annulés le 5 décembre dans les aéroports français. L'USAC-CGT, deuxième syndicat chez les contrôleurs aériens et premier à la DGAC tous personnels confondus, appelle à faire grève jusqu'à samedi. Enfin, trois syndicats particulièrement implantés auprès du personnel au sol chez Air France ont déposé des préavis de grève : FO et la CGT qui souhaitent un mouvement reconductible, ainsi que SUD aérien, mais seulement pour jeudi.

Une certitude : les supporters désireux d’effectuer le déplacement pour soutenir leur équipe à l'extérieur seront bien plus perturbés par ce mouvement social que les délégations des clubs, disposant d’appareils spécifiquement affrétés. "À partir du moment où le trafic normal va être impacté, le trafic charter va l’être aussi. Mais pour les équipes de Ligue 1, il y a une espèce d’entente pour ne pas les gêner, ce sont des guests. Les aéroports régionaux ont facilement les accords pour les laisser passer", explique en effet à L’Équipe Fabrice Mandon, dirigeant de la société Kevelair, qui organise fréquemment des vols pour les clubs de football professionnels. Selon lui, un "retard d’une heure trente maximum" est à prévoir dans le pire des cas.

Quid des supporters ? Ceux qui comptent prendre l’avion, on l’a vu, s’exposent à l’annulation de leur vol, ou à un retard rédhibitoire. Quant à ceux qui restent dans leur (grande) ville et veulent prendre les transports en commun pour assister à un match de leur équipe à domicile, ils devront, eux, se débrouiller. Et que ce soit à Paris (qui reçoit Nantes ce mercredi soir) ou à Marseille (qui accueille Bordeaux dimanche), on ne s’attend pas à voir des tribunes clairsemées parce que la grève aurait découragé les supporters... "Au prix que coûtent les places, ils prendront un taxi", nous a même glissé un attaché de presse.


Hamza HIZZIR

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