"Je l'ai tué parce que je ne l'aimais pas" : un footballeur turc avoue avoir étouffé son fils hospitalisé

Publié le 13 mai 2020 à 20h25, mis à jour le 13 mai 2020 à 22h28
Cevher Toktaş, défenseur turc du Bursa Yıldırımspor, a confessé avoir tué son enfant.
Cevher Toktaş, défenseur turc du Bursa Yıldırımspor, a confessé avoir tué son enfant. - Source : OZAN KOSE / AFP

EFFROI - Modeste joueur turc, Cevher Toktaş a avoué le meurtre de son fils de 5 ans. L'enfant, soupçonné d'être atteint du coronavirus, avait été hospitalisé. Le père du garçon a expliqué ne jamais l'avoir aimé.

"Je l'ai tué parce que je ne l'aimais pas". Cevher Toktaş, un joueur du club amateur de Bursa Yıldırımspor, en Turquie, a avoué la semaine passée le meurtre de son fils Kasim. L'enfant, âgé de 5 ans, avait été hospitalisé le 23 avril dernier, alors qu'il présentait de la toux et de la fièvre, des symptômes proches du Covid-19. Placé en quarantaine avec son père, par précaution, le bambin était décédé deux heures plus tard dans le service de soins intensifs de l'hôpital pour enfants Dortcelik de Bursa. Les médecins l'avaient déclaré mort de causes naturelles. Jusque-là, une histoire chargée de tristesse.

Mais onze jours plus tard, au drame s'est rajouté l'horreur. Alors qu'il venait d'enterrer son fils, postant même une photo de sa tombe sur les réseaux sociaux, l'homme de 32 ans s'est rendu au poste de police, où il a livré un récit glaçant sur ce qu'il s'est vraiment passé dans cette chambre d'hôpital. Le père du jeune garçon a reconnu l'avoir étouffé volontairement. "J'ai appuyé un oreiller sur le visage de mon fils alors qu'il était allongé sur le dos. J'ai appuyé avec l'oreiller pendant quinze minutes. Mon fils se débattait. Après qu'il a cessé de bouger, j'ai levé l'oreiller. Ensuite j'ai crié pour que les médecins m'aident à dissiper tout soupçon", a-t-il confessé aux policiers, comme le rapportent l'agence Demirören et des médias locaux.

"Je ne l'ai jamais aimé depuis qu'il est né"

Un geste insensé qui serait survenu lors d'une crise de nerfs incontrôlée. Admis en soins intensifs, le petit Kasim n'a pas survécu à l'acharnement de son père. Devant les policiers, le modeste défenseur, qui a joué une saison en Süper Lig, la première division turc, a justifié son acte par l'indifférence qu'il éprouvait à l'endroit de son fils. "Je n'ai jamais aimé mon fils cadet. Je ne sais pas pourquoi. La seule raison pour laquelle je l'ai tué ce jour-là, c'est parce que je ne l'aimais pas. Je ne l'ai jamais aimé depuis qu'il est né", a-t-il affirmé, ajoutant n'avoir "aucun problème psychologique" ni avec sa femme ou son autre garçon.

Après avoir appris la nouvelle de la mort de Kasim, Cevher Toktaş s'est muré dans le silence. "Je n'ai rien dit, ma femme et mon père ne savaient pas que j'avais tué mon fils", a-t-il expliqué. Jusqu'au moment où il a été pris de remords et s'est décidé de passer aux aveux : "j'étais à la maison, j'ai pensé à ce qui s'était passé et cela m'a dérangé. J'ai quitté la maison en disant à ma femme que j'avais du travail." Il s'est alors rendu à la police pour avouer son crime. Arrêté et incarcéré, le footballeur est dans l'attente de son procès pour meurtre. Il encourt la prison à perpétuité. Pour les besoins de l'enquête, la justice turque a ordonné l'exhumation du corps de l'enfant. Une autopsie doit être pratiquée pour déterminer les causes de sa mort.


Yohan ROBLIN

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