VOILÀ, C'EST FINI ? - Si ses fortunes avaient fortement fluctué ces dernières années, la marque au clavier avait toujours ses fans. Aujourd'hui, le constructeur chinois qui produisait ses derniers modèles annonce que son contrat prendra fin dans six mois.
Si rien n'est fait dans les mois qui viennent, c'en sera fini des smartphones Blackberry. BBMobile, émanation du groupe chinois TCL, l'annonce sans ambages dans un communiqué : le 31 août prochain, sa licence d'exploitation de la marque Blackberry viendra à expiration et il ne produira plus de nouveaux appareils.
L'annonce est reprise par Blackberry sur son propre compte Twitter. Chacun des partenaires remercie l'autre, dans une diplomatie très corporate qui ne dit rien de plus, ou presque. TCL n'explique pas les raisons de la fin de son contrat alors que de son côté, Blackberry ne dit pas si le constructeur chinois aura un successeur, et donc in fine si la marque a un avenir sur le marché du smartphone après l'été prochain.
We'd like to thank TCL Communication @BBMobile and their team for a successful partnership over the past few years. Together we produced great things. Many thanks and appreciation to our BlackBerry community for your continued support. https://t.co/fn2iM3bvzR — BlackBerry (@BlackBerry) February 3, 2020
Avec le temps, on a oublié à quel point "Blackberry" et "smartphone" étaient deux termes presque interchangeables, surtout dans le monde anglo-saxon. Jusqu'à l'explosion, vers la fin des années 2000, de l'iPhone côté Apple, et des Galaxy de Samsung, les combinés mobiles de la marque canadienne étaient pour ainsi dire les seuls smartphones "sérieux" du marché.
Blackberry, c'est l'histoire d'une marque d'abord pensée pour les professionnels et construite autour de trois atouts qu'elle était seule ou presque à détenir : d'abord ce clavier, d'une ergonomie parfaite, qui en faisait la première machine sur laquelle on pouvait taper ses mails vite et bien. Et puis il y avait BBM, la messagerie instantanée maison, d'une redoutable efficacité, à une époque où ni Whatsapp ni Facebook Messenger n'existaient. Surtout, en moins visible, il y avait le serveur Blackberry, sa machine à cash, installée dans les entreprises pour permettre d'échanger des mails en temps réel, et en toute confidentialité.
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Le pionnier a-t-il encore un avenir ?
Des avantages qui avaient même un temps permis à Blackberry de prendre pied sur le marché grand public. Mais cette conquête avait été de courte durée face aux smartphones "tout tactile" Apple et Android et au dynamisme des deux plateformes mobiles, en termes de nouveautés, de modèles disponibles et de nombre d'applications.
Résultat : en 2016, Blackberry - qui vend aussi aux entreprises toutes sortes de logiciels de messagerie, de gestion de parc mobile, et de sécurité - jetait l'éponge, laissant donc la licence de sa marque de smartphones à TCL. L'objectif d'alors : tenter une synthèse en produisant des smartphones sous Android mais en gardant le design - et le clavier - qui identifient un Blackberry au premier coup d'oeil. On saura probablement bientôt si l'histoire à une suite après l'été 2020. En attendant, TCL assure qu'il se chargera du support technique des modèles existants jusqu'en 2022.