Elles coûtent désormais à peine 100 euros : une imprimante 3D à la maison, mais pour faire quoi ?

par Cédric INGRAND
Publié le 20 novembre 2019 à 14h39, mis à jour le 22 novembre 2019 à 14h24

Source : JT 13h WE

À LA DEMANDE - Leurs prix ont baissé, elles sont plus simples à utiliser et la bibliothèque de ce qu'elles savent fabriquer est de plus en plus large, plus utile aussi. Pour autant, le moment est-il venu de s'offrir une imprimante 3D ? Nos conseils.

Fabriquer des objets comme on imprime un document. Laisser libre cours à sa créativité ou, au contraire, aller se servir dans des bibliothèques en ligne d'objets 3D. Créer des jouets, des accessoires, des objets déco ou des pièces détachées, à chaque fois en quelques minutes. Depuis près de quinze ans, la promesse de l'impression 3D n'a pas changé.

Ce qui a changé, en revanche, c'est tout le reste. En 2007, il fallait compter 5.000 euros pour s'offrir une machine. Le passage quelques années plus tard sous la barre des 1.000 euros fut un véritable événement pour le secteur tout entier. Aujourd'hui, on peut trouver une telle imprimante à partir d'une centaine d'euros. Les consommables sont aussi devenus abordables. Pourtant, l'impression 3D semble encore ne concerner que les professionnels et quelques hobbyistes un peu geek

Des objets 3D prêts à imprimer sur le site Thingiverse
Des objets 3D prêts à imprimer sur le site Thingiverse

Pour imprimer quoi, au juste ?

Si les pionniers utilisaient ces machines surtout pour matérialiser leurs propres créations, les modèles 3D d'objets imprimables librement accessibles sur Internet se comptent aujourd'hui par millions. La plus grosse base est celle de Thingiverse. Elle compte plus de trois millions d'objets disponibles, dans tous les genres, des figurines de jeu aux objets les plus complexes, des accessoires les plus obscurs aux inventions les plus pratiques.

Rendre service, c'est bien là la nouvelle promesse des imprimantes 3D. Par exemple quand elles permettent de fabriquer une pièce détachée pour l'appareil électroménager dont la panne aurait ruiné votre weekend et dont il aurait d'ordinaire fallu attendre le remplacement quelques jours, voire quelques semaines. En France, la chaîne de magasins Boulanger a ainsi lancé Happy 3D, un site qui recense les modèles imprimables de milliers de pièces détachées du petit et du gros électroménager. Le clapet de la télécommande est cassé, il manque un embout à l'aspirateur, le thermostat de la machine à laver est fendu ? En quelques minutes, vous pourrez imprimer son clone, pour quelques dizaines de centimes.

Quelques-unes des pièces détachées à imprimer en 3D, disponibles sur le site Happy 3D de Boulanger
Quelques-unes des pièces détachées à imprimer en 3D, disponibles sur le site Happy 3D de Boulanger

Préférer l'imprimante 3D du coin de la rue ?

En fait, ce dont souffre l'impression 3D, c'est de l'analogie avec l'imprimante papier. Si posséder une imprimante noir et blanc ou couleur à la maison ne fait pas vraiment débat dès lors que l'on sait qu'on en aura assez besoin au moins quelques fois chaque mois, l'équation n'est pas la même pour l'impression 3D. Si l'obstacle du prix -tant de la machine que des consommables- est donc désormais dépassé, l'usage n'a cependant pas le côté "plug-and-play" d'une impression papier. Bien plus simple qu'auparavant, certes, mais la courbe d'apprentissage est bien réelle, plus encore d'ailleurs sur les machines les moins chères.

Surtout, passé l'enthousiasme des débuts, le danger qui guette l'imprimante 3D trouvée sous le sapin, c'est bien "l'effet raclette", ou comment un achat qui fait plaisir a bien des chances de finir au placard après quelques utilisations. Si vous n'avez pas d'idée précise de ce que vous ferez d'une imprimante 3D sur la durée, alors la solution est peut-être ailleurs. Cet objet 3D que vous voulez, vous pouvez le commander chez des professionnels de l'impression. À côté de pionniers, comme Sculpteo, on trouve aujourd'hui toutes sortes d'entreprises spécialisées. Il faudra bien sûr l'attendre quelques jours plutôt que quelques heures seulement. Mais vous n'aurez plus à investir le prix de la machine et la place qu'elle prendra chez vous.

Le squelette d'un T-Rex à imprimer en 3D, sur le site Thingiverse
Le squelette d'un T-Rex à imprimer en 3D, sur le site Thingiverse

Pour imprimer plus rapidement, moins cher et plus près de chez soi, il existe aujourd'hui des services collaboratifs, comme un AirBNB de l'impression 3D. Le plus connu, c'est Freelabster, qui peut vous mettre en relation avec plus de 3.500 possesseurs d'imprimantes 3D partout en France et dans quelques autres pays d'Europe. Envoyez votre fichier sur le site et le coût de l'impression s'affichera immédiatement. Vous pourrez alors choisir le possesseur de l'imprimante la plus proche de chez vous, ou celui qui détient le modèle le plus adapté à votre projet, selon la taille ou les matières utilisées. 

Bref, en attendant d'être sûr que vous avez vraiment besoin d'une imprimante 3D à la maison, la meilleure, c'est peut-être celle du voisin ! 

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