Belgique : un enseignant suspendu pour avoir montré une caricature de Mahomet

TG avec AFP
Publié le 30 octobre 2020 à 22h38
Belgique : un enseignant suspendu pour avoir montré une caricature de Mahomet
Source : LCI

POLEMIQUE - Un enseignant a été suspendu cette semaine à Bruxelles pour avoir montré à ses élèves de 10-11 ans une caricature publiée par Charlie Hebdo.

Suspendu pour avoir montré à ses élèves une caricature issue de Charlie Hebdo. C'est la sanction dont a écopé un enseignant cette semaine à Bruxelles, en raison du caractère "obscène" du dessins selon sa direction. La caricature montrait le prophète Mahomet, nu à quatre pattes.

L'information, révélée par le quotidien La Libre Belgique, a été confirmée à l'AFP par le porte-parole de la bourgmestre de Molenbeek, la commune bruxelloise où se sont produits les faits. 

"Si ça n'avait pas été le prophète on aurait pris exactement la même décision"

Selon ce porte-parole, Rachid Barghouti, "deux ou trois parents" de ces élèves âgés de 10-11 ans se sont plaints à la direction de cette école primaire qu'un dessin montrant les parties génitales du prophète soit brandi devant "des enfants de 5e et 6e primaire", les deux derniers niveaux de l'école élémentaire en Belgique.

Dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression, après l'assassinat ce mois-ci d'un enseignant français ayant montré à ses élèves adolescents plusieurs caricatures de Mahomet, l'instituteur avait choisi de montrer un des dessins de ce lot, déjà publié par l'hebdomadaire français Charlie Hebdo. Rapportée au directeur de l'école, son initiative a été dénoncée par ce dernier à l'autorité de tutelle, à savoir les élus de l'exécutif municipal.

"Notre décision est uniquement basée sur le fait qu'il s'agit d'images obscènes, si ça n'avait pas été le prophète on aurait pris exactement la même décision", a affirmé le porte-parole de Catherine Moureaux, la bourgmestre socialiste qui gère la ville en coalition avec les libéraux francophones.

Selon Rachid Barghouti, aborder à l'école la liberté d'expression "est important, il n'y a aucune censure par rapport à ça". Mais "cela doit se faire dans un cadre un tout petit peu pensé, réfléchi". "Montrer de manière brute des images obscènes à des enfants aussi jeunes, ça n'est pas très malin sur le plan pédagogique", a-t-il insisté. "Si on a un cours d'histoire qui parle des nus de l’Antiquité, on contextualise, on explique pourquoi on utilisait le nu pendant l'Antiquité."


TG avec AFP

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