ECONOMIE - Les dirigeants de neuf pays européens, dont Emmanuel Macron, ont appelé ce mercredi à la création de "corona bonds". Un instrument de dette commun destiné à faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire.
Des "corona bonds" pour endiguer la crise financière provoquée par le coronavirus. C'est l'hypothèse mise sur la table ce jeudi par les dirigeants de neuf pays européens, France incluse. Leur souhait a été formulé au Conseil européen, seule institution capable de donner son feu vert en la matière.
"Nous devons travailler à un instrument de dette commun émis par une institution européenne pour lever des fonds sur le marché (...) au profit de tous les États membres (...) pour faire face aux dommages causés par le coronavirus", écrivent ces dirigeants. Parmi eux : la France donc, mais aussi l'Espagne, la Grèce, l'Irlande, la Belgique, le Luxembourg, la Slovénie et le Portugal.
Mutualiser les dettes
Concrètement, ces "corona bonds" seraient des obligations. Leur but ? Mutualiser les dettes des pays membres de la zone euro pour répondre aux problèmes économiques engendrés par le coronavirus. Si elle était acceptée, cette proposition briserait un tabou dans l'UE, où les Etats-membres dont la dette est jugée la plus sûre, Allemagne en tête, ont toujours refusé de mutualiser le risque au bénéfice des pays jugés moins vertueux, comme l'Italie.
Dans le détail, ces "corona bonds" pourraient être constitués de "fonds communs provenant de la Banque européenne d'investissement (BEI) et garantis par le Mécanisme européen de stabilité (MES)", le fonds de secours de la zone euro.
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L'idée d'une mutualisation des dettes des pays européens n'est pas une nouveauté : elle est fréquemment réclamée par les pays particulièrement endettés du sud de l'Europe, comme l'Italie, mais elle est rejetée par les pays du nord.