Les autorités australiennes veulent-elles abattre 10.000 dromadaires avec des tirs de sniper ?

Publié le 8 janvier 2020 à 19h52, mis à jour le 8 janvier 2020 à 22h48
Les dromadaires ont été introduits en Australie au milieu du XIXe siècle.
Les dromadaires ont été introduits en Australie au milieu du XIXe siècle. - Source : Illustration JohnCarnemolla via iStock

À LA LOUPE - Alors que de nombreux espèces animales paient un lourd tribut à cause des incendies en Australie, les autorités locales s'apprêtent-elles à tuer plusieurs milliers de dromadaires ? Cette information, qui a laissé circonspects de nombreuses personnes, est pourtant très sérieuse.

"Franchement, qui peut croire ça" ? "Fake news !!!", lance même un internaute. Comme lui, nombre sont ceux qui ont été surpris, dubitatifs, voire incrédules en découvrant la récente décisions des autorités australiennes. L'information qui a déclenché leur suspicion ? L'annonce d'une campagne massive d'abattage au nord-ouest de l'Australie méridionale, qui vise à tuer pas moins de 10.000 dromadaires sauvages.

Incompréhensible pour beaucoup, en raison des incendies qui déciment déjà une partie de la faune, cette décision n'a pourtant rien d'un mauvais canular ou d'une fake news.  Elle a été confirmée par les autorités de l'Anangu Pitjantjatjara Yankunytjatjara, une zone administrative dont la gestion est assurée par les communautés aborigènes locales. 

Des bêtes assoiffées dangereuses

Afin d'expliquer cette décision, un communiqué a été mis en ligne sur Facebook. Les vastes troupeaux, explique-t-il, souffrent lourdement des vagues de sécheresse qui frappent le pays. Cela conduit les dromadaires assoiffés à se rapprocher des zones habitées pour s'abreuver. Outre les craintes pour les réserves d'eau potables, les autorités mettent en avant les risques pour les automobilistes qui pourraient les percuter dans des zones habitées ou ne s'aventurent pas d'ordinaires les camélidés. 

De nombreuses bêtes sont mortes de soif ou se sont blessées entre elles alors qu'elles convoyaient vers des points d'eau, a rapporté le ministère de l'Environnement, relayé par l'AFP. Il a également précisé que "dans certains cas, des carcasses d'animaux morts ont contaminé d'importantes sources d'eau et des sites culturels". L'accès aux ressources (nourriture et eau) est par ailleurs rendu encore plus compliqué pour les éleveurs locaux, ce qui justifie aux yeux des responsables de la région, de réguler le nombre de dromadaires. 

10.000 bêtes abattues en seulement 5 jours

Pour atteindre l'objectif annoncé de 10.000 bêtes tuées, les autorités prévoient une campagne d'abattage de 5 jours. Des hélicoptères vont être mobilisés, à partir desquels agiront les snipers. Les opérations seront menées à l'écart des zones habitées et les carcasses seront brûlées une fois qu'elles auront séchées sous l'effet du soleil et de l'intense sécheresse. 

Alors que certaines estimations avancent le chiffre de 480 millions d'animaux morts en Australie suite aux incendies, l'annonce de ces abattages massifs a déclenché des réactions indignées. En France, le parti animaliste et des associations se sont émus du sort réservé aux dromadaires, tandis qu'une pétition était lancée pour tenter d'éviter ce "massacre". Mercredi après-midi, elle avait récolté plus de 30.000 signatures.  

En Australie, il faut préciser que les dromadaires sont souvent considérés comme nuisibles. Introduits dans le pays au milieu du XIXe siècle et ne comptant pas de prédateurs, ils se sont multipliés et pourraient aujourd'hui être plus d'un million. Des campagnes de régulation, avec – déjà –, des séries d'battages, se sont tenues par le passé afin d'éviter une trop grande prolifération de l'espèce. Les autorités soulignent par ailleurs que de par leur nombre, les camélidés font face à de grandes difficultés pour s'alimenter et s'abreuver. Sans qu'intervienne l'Homme, il est fréquent de constater le décès de ces animaux, victimes des épisodes historiques de sécheresse observés depuis de longs mois.   

VIDÉO LCI PLAY - L’Australie brûle, et c’est une catastropheSource : Sujet TF1 Info

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Thomas DESZPOT

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