Libéré par l'Iran, le chercheur Roland Marchal bientôt de retour en France

Publié le 21 mars 2020 à 16h51
Libéré par l'Iran, le chercheur Roland Marchal bientôt de retour en France
Source : GREGORY CALES / SCIENCES PO / AFP

LIBERATION - Après neuf mois et demi de détention, l'Iran a libéré le chercheur français Roland Marchal, en échange selon Téhéran de la libération par la France d'un ingénieur iranien menacé d'extradition aux Etats-Unis.

Ce fut un bref communiqué, pour un immense soulagement : le gouvernement français y a annoncé, samedi 21 mars, la libération de Roland Marchal, attendu en France en milieu de journée. En revanche, le Président français Emmanuel Macron a de nouveau "exhorté les autorités iraniennes à libérer immédiatement notre compatriote Fariba Adelkhah", chercheuse franco-iranienne toujours emprisonnée en Iran.

Un échange de prisonniers ?

Roland Marchal avait été arrêté en juin 2019, en même temps que sa compagne, Fariba Adelkhah, chercheuse comme lui au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris. La France n'a cessé de réclamer leur libération depuis. Vendredi, jour du Nouvel An persan, l'Iran a annoncé un échange de détenus entre Paris et Téhéran. La présidence française ne mentionne pas pour sa part d'échange de prisonniers.

La République islamique a indiqué que la France avait libéré l'ingénieur iranien Jalal Rohollahnejad, dont la justice française vient d'accepter l'extradition vers les Etats-Unis, sans préciser le nom du Français libéré dans l'échange. Et, selon des images diffusées par la télévision d'Etat iranienne, le scientifique est arrivé à Téhéran dans la nuit de vendredi à samedi où il a été accueilli par quelques personnes de sa famille...

"Seule la moitié du chemin est parcourue"

L'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste du chiisme, 60 ans, et son compagnon, l'africaniste Roland Marchal, 64 ans, venu la rejoindre pour une visite privée, avaient été interpellés par les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime, le 5 juin 2019 à l'aéroport de Téhéran. Tous deux étaient accusés de "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale", un crime passible de deux à cinq ans de prison, selon la loi iranienne. La chercheuse est aussi poursuivie pour "propagande contre le système". L'accusation d'espionnage la visant, passible de la peine de mort, avait en revanche été levée en janvier.

"Nous accueillons avec soulagement l'arrivée de Roland Marchal à Paris après près de neuf mois de détention arbitraire dans des conditions très dures. Mais seule la moitié du chemin est parcourue", a rappelé à l'AFP Jean-François Bayart, professeur à l'IHEID (Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement) de Genève et membre de leur comité de soutien. Leurs inquiétudes se sont renforcées en raison de la propagation accélérée du Covid-19 en Iran, un des pays les plus touchés au monde avec un bilan de 1.556 morts samedi. L'épidémie est particulièrement redoutée en milieu carcéral. Fariba Adelkhah a été très affaiblie par une grève de la faim de 49 jours. Roland Marchal, en isolement quasi complet, était pour sa part très affecté "mentalement et physiquement", selon son avocat.


La rédaction de TF1info

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