L’allocution d’Emmanuel Macron, un avant-goût de son programme de campagne pour la présidentielle ?

Publié le 10 novembre 2021 à 8h10, mis à jour le 10 novembre 2021 à 10h41

Source : JT 20h Semaine

2022 - Réforme des retraites et nucléaire : lors de son allocution télévisée prononcée ce mardi soir, Emmanuel Macron a donné quelques indices sur les idées qu'il défendra s'il candidate à un second mandat.

Est-ce un Président-candidat qui a pris la parole, ce mardi soir à 20h ? Au-delà de quelques annonces sur le plan sanitaire, comme la validité du pass sanitaire conditionnée à une troisième dose pour les 65 ans et plus, Emmanuel Macron a laissé entrevoir ce que pourrait être son programme pour la campagne présidentielle et les orientations que prendrait son second mandat s'il était réélu. 

Tout d'abord, le chef de l'Etat a longuement insisté sur la valeur du travail et vanté sa réforme de l'assurance-chômage, estimant qu'il n'était pas acceptable que des offres d'emploi restent non pourvues à l'heure où 3 millions de Français sont encore au chômage, et réaffirmant que le travail devait toujours être plus rémunérateur que l'inactivité. Surtout, il a confirmé que la réforme des retraites ne pouvait pas être relancée, mais estimé que "dès 2022, il faudra, pour préserver les pensions de nos retraités et la solidarité entre nos générations, prendre des décisions claires" à ce sujet. 

Il a réaffirmé ce qui le guiderait pour mener à bien cette promesse de campagne de 2017 : "aller vers un système plus juste en supprimant les régimes spéciaux, en harmonisant les règles entre public et privé et en faisant en sorte qu’au terme d’une carrière complète, aucune pension ne puisse être inférieure à 1000 euros" et "aller enfin vers plus de liberté" en permettant aux Français de partir progressivement ou de travailler au-delà de l'âge légal. 

Une vision pro-nucléaire

Emmanuel Macron a également donné des indices sur ses positions et propositions en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique et la production d'énergie. Il a confirmé ses orientations pro-nucléaire, annonçant que la France allait construire de nouveaux réacteurs sur son sol et souligné les avantages de cette énergie. "Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays et continuer de développer les énergies renouvelables", a-t-il dit, sans donner plus de détail à ce stade. Cela "pour garantir l'indépendance énergétique de la France, pour garantir l'approvisionnement électrique de notre pays et atteindre nos objectifs, en particulier la neutralité carbone en 2050".

Il a aussi indiqué qu'il fallait "poursuivre et renforcer nos actions pour lutter contre les violences faites aux femmes, pour mieux protéger nos enfants", conforter la position de la France en tant que "grande puissance éducative, industrielle, agricole" ou encore "mieux protéger nos frontières extérieures", "mieux réguler les géants du numérique"

Clairement, il est candidat, et son temps de parole n'est pas décompte comme tel"
Jean-Luc Mélenchon

A l'issue de son allocution, tous les futurs adversaires d'Emmanuel Macron à la présidentielle ont estimé qu'il avait pris le prétexte de la crise sanitaire pour faire un pré-discours de campagne. "La troisième dose n'aura donc été qu'une excuse pour faire un discours de campagne dont presque toutes les déclarations sont éminemment contestables", a tweeté la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen. Sur LCI, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon a critiqué un "mélange des genres anormal". "Clairement, il est candidat, et son temps de parole n'est pas décompte comme tel", a-t-il affirmé.

Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a estimé que le chef de l'État aurait pu conclure son allocution en annonçant sa candidature à sa réélection. "Il manquait juste la dernière phrase : 'C'est la raison pour laquelle je suis à nouveau candidat à la présidence de la République'".


Justine FAURE

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