POUVOIR D'ACHAT - L'indemnité inflation de 100 euros que doivent toucher 38 millions de Français pour lutter contre la hausse des prix a été retoquée par le Sénat, dominé par l'opposition de droite. "L'Assemblée nationale a le dernier mot", a rappelé Gabriel Attal sur LCI.
Le Sénat, dominé par l'opposition de droite, a supprimé l'indemnité inflation de 100 euros promise par le gouvernement à 38 millions de Français pour lutter contre la hausse des prix. Mercredi, la Haute assemblée a adopté par 145 voix pour, 30 voix contre et 168 abstentions, en première lecture, ce projet de loi de finances rectificative ainsi modifié.
Toutefois, cela ne signifie pas que les Français ne percevront pas cette indemnité. "Je souhaite que l'Assemblée nationale puisse rétablir cette mesure", indique ce jeudi 18 novembre sur LCI le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal (voir vidéo en tête de cet article). "Il y a une navette parlementaire, le projet de loi de finances est examiné à l'Assemblée, au Sénat, et revient à l'Assemblée. Ce qui compte, c'est le texte définitivement adopté. L'Assemblée nationale a le dernier mort, et à l'Assemblée, la majorité présidentielle est majoritaire."
Si l'indemnité inflation de 100 euros devrait donc très probablement faire son retour dans le projet de loi après le vote des députés, Gabriel Attal regrette qu'elle ait été supprimée par la droite. "L'opposition LR, qui a la majorité au Sénat, nous dit en permanence qu'il y a une augmentation des prix et que c'est difficile pour les Français", explique le porte-parole du gouvernement. "Nous mettons en place une mesure massive - 3,8 milliards d'euros - et ils la suppriment en catimini", dénonce-t-il, alors que ce versement exceptionnel avait été annoncé en octobre par le Premier ministre, Jean Castex, sur TF1.
L'indemnité inflation versée entre décembre et février
En lieu et place, le Sénat a voté à main levée, avec les seules voix du groupe Les Républicains, une majoration exceptionnelle de 150 euros de la prime d'activité, une allocation exceptionnelle de 150 euros pour les bénéficiaires de minima sociaux et de prestations sociales, ainsi qu'une dotation supplémentaire destinée aux aides à la mobilité versées au cas par cas aux chômeurs et jeunes en parcours d'insertion. Une mesure qui coûterait 1,5 milliard d'euros.
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"Si c'est moins coûteux, cela veut dire qu'il y a moins de Français qui la reçoivent", déplore Gabriel Attal. "Nous avons pris une mesure massive, nous l'assumons parce qu'il y a des Français qui travaillent, qui doivent prendre leur voiture, font face à l'augmentation du coût de l'essence, mais aussi parce qu'il y a des Français retraités, étudiants, qui font face à l'augmentation des prix."
Une fois votée, cette indemnité inflation sera versée "à partir de décembre par les entreprises pour les salariés", confirme le porte-parole du gouvernement. "Elle sera compensée par l'État", rassure-t-il. "Pour les retraités, ce sera versé avec la pension fin janvier ou début février."