Menaces de mort envoyées à Bercy : "Une violence extrêmement forte existe", regrette Gérald Darmanin

Publié le 24 janvier 2020 à 11h06

Source : TF1 Info

INTERVIEW - Gérald Darmanin était l’invité politique d’Elizabeth Martichoux ce vendredi 24 janvier sur LCI. L'occasion pour le ministre de l'Action et des Comptes publics de réagir aux menaces de mort dont il a récemment été la cible. Des tentatives d'intimidation qu'il lie au climat de tension actuel.

La colère sociale est telle qu'elle peut en devenir inquiétante. Mais pas de quoi "intimider" Gérald Darmanin. Alors qu'il a reçu des menaces de mort en début de semaine, le ministre de l’Action et des Comptes publics persiste et signe ce vendredi sur LCI : la réforme se fera. Avant le Conseil des ministres, lors duquel le texte doit être officiellement présenté, l'ancien maire de Tourcoing s'est même dit "confiant", bien qu'il déplore le climat de tension actuel.

"Oui, il arrive que quelques personnes me menace", a déclaré Gérald Darmanin, évoquant des faits "jamais très agréables". Mais pas inédits. C'est pourquoi ce type d'actes ne "fonctionne pas". "Aucune intimidation n’a sa place en République", a-t-il souligné en réponse à une lettre de menace avec des balles de revolver reçue mardi à Bercy.

Une mobilisation historique ? Le ministre en doute

La colère dans la rue, il la minimise, elle aussi. S'il reconnaît l'existence d'une contestation, le locataire de Bercy ne "sait pas" si on peut réellement parler de mobilisation "historique". "Objectivement, toutes les réformes des retraites ont fait naître beaucoup de contestation", observe-t-il, "c'est normal". "Évidemment que, lorsqu'on demande aux Français de travailler un peu plus, il y a des réticences." 

Il accuse cependant certains responsables d'utiliser cette colère-là. Ciblant explicitement Philippe Martinez, il estime que le secrétaire général de la CGT se sert "de manière à peine acceptable, des attaques qui n'ont rien à voir avec la démocratie". Et cite en exemple les coupures d'électricité, qui sont le "contraire de la République". 

La démocratie et la République, c'est fragile
Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics

Cependant, Gérald Darmanin le reconnaît, "la démocratie française se pose des questions". Estimant que le système actuel est "très fragile", il déplore néanmoins le climat "de défiance et de grande violence" auquel fait face la société. Et prend sa part de responsabilité. "Est-ce-que cette violence est la contrepartie d'une violence sociale très forte ? Moi je veux bien l'entendre." Une colère que les responsables politiques doivent, eux aussi, assumer selon lui : "Dire qu'ils ont fait des bêtises et qu'on veut réformer cette France."


La rédaction de TF1info

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