Covid-19 - Maroc, Espagne, Suisse : ces pays proches de la France où les restrictions se multiplient

Publié le 29 juillet 2020 à 16h25

Source : JT 20h Semaine

CRISE SANITAIRE – Alors que "la circulation virale reste soutenue en France" de l’avis de la Direction générale de la santé, d’autres pays voisins connaissent une situation encore plus compliquée, et ont dû prendre de nouvelles mesures restrictives. Tour d’horizon des mesures prises par nos voisins.

Depuis plusieurs jours, la situation sanitaire devient inquiétante en France, avec une recrudescence du nombre de cas. Lundi, la Direction générale de la santé a indiqué que "les dernières tendances épidémiologiques font état d’une lente dégradation", et demande aux Français de "reprendre certaines bonnes habitudes, certains gestes de bons sens et de ne pas (se) relâcher". De l’autre côté de nos frontières, la situation est encore plus préoccupante. Dans plusieurs pays, le nombre de cas est en augmentation constante, et des restrictions supplémentaires viennent d’être mises en place.

La Belgique réduit la "bulle sociale" autorisée

En plus du port du masque obligatoire dans les lieux fréquentés, tels que les marchés ou les restaurants, la Belgique va réduire à partir de ce mercredi le nombre de personnes que les habitants sont autorisés à voir sans respecter strictement la distanciation physique, c’est-à-dire la "bulle sociale". Durant les quatre prochaines semaines, chaque foyer devra limiter ses contacts à 5 personnes, contre 15 jusqu'alors.

En cause, le nombre de contaminations en forte hausse. En moyenne, 279 personnes étaient infectées chaque jour la semaine dernière, un chiffre en hausse de 149% par rapport à mi-juillet. Dès lors, la Première ministre belge Sophie Wilmès a également limité à 100 personnes maximum les événements en intérieur (et 200 en extérieur), et a "très fortement recommandé" la poursuite du télétravail. Elle a également demandé à ses concitoyens de faire leurs courses dans les magasins sans être accompagnés, et en moins de 30 minutes.

L’Espagne au cœur des préoccupations

Plus au sud, c’est l’Espagne qui cristallise toutes les préoccupations. Ces deux dernières semaines, le pays a comptabilisé 40 nouveaux cas pour 100.000 habitants, contre 15 pour le Royaume-Uni ou la France et 8 pour l'Allemagne. Depuis, la France a déconseillé à ses ressortissants de se rendre en Catalogne, où les cas ont notamment explosé dans l’agglomération barcelonaise, tout comme l’Allemagne, qui a ajouté les régions espagnoles d’Aragon et de Navarre à ses restrictions. Le Royaume-Uni a même été plus loin, en imposant depuis dimanche une quarantaine de 14 jours à tous les voyageurs en provenance d’Espagne.

L’Allemagne conseille le masque même en extérieur

La remontée des cas se fait également ressentir en Allemagne, où plus de 550 tests positifs sont quotidiennement recensés depuis une semaine, contre moins de 350 mi-juillet. Face à cette résurgence de l’épidémie, le pays a conseillé ce mardi à ses habitants de porter des masques, même en extérieur. "Nous avons des règles, comme de garder une distance d’au moins 1 mètre 50", a rappelé Lothar Wieler, président l’Institut allemand de veille sanitaire Robert Koch. "S’il n’est pas possible de garder cette distance, nous recommandons de porter des masques, peu importe que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur d’une pièce."

En Suisse, retour en arrière pour le canton de Genève

Alors que les restrictions avaient été allégées, "un net relâchement de l’ensemble de la population" suisse a été constaté par Mauro Poggia, conseiller d’Etat en charge du Département de la sécurité, de l’emploi et de la santé, dans des propos rapportés par Le Messager. De nouvelles mesures viennent donc d’être mises en place dans le canton de Genève. Si, contrairement à la France, les discothèques restent ouvertes, les organisateurs doivent désormais collecter les informations de chaque individu, afin de pouvoir les contacter si des cas positifs sont déclarés, et tout le monde doit porter un masque. Dans les commerces, celui-ci est également imposé.

La Roumanie, le "Brésil de l’Europe ?"

Autre pays dont la remontée des cas inquiète : la Roumanie. Avec plus de 45.000 contaminations recensées depuis le début de la pandémie, selon l’université Johns Hopkins, le pays est pourtant loin de figurer parmi les plus touchés dans le monde. Mais ces derniers jours, le taux de positivité des tests réalisés est en hausse. Lundi, il était même de 14,58%, rapporte Le Figaro.

Une remontée inquiétante, qui a valu au pays d’être qualifié de "Brésil de l’Europe" par le journal italien Il Messaggero. Plus préoccupant, de nombreux Roumains travaillent dans d’autres pays européens, tels que l’Allemagne ou la France. Dans une exploitation agricole allemande, 174 des 480 employés ont été testés positifs au Covid-19, dont certains venaient de Roumanie. Le pays, comme l’ensemble de l’Europe, ne fait pourtant pas partie des 16 placés par la France sur sa liste rouge.

Les déplacements restreints au Maroc

Sur le continent africain, la situation n’est guère plus réjouissante. Après avoir allégé les mesures de confinement, le Maroc a dû refermer certaines villes, suite à des records de contaminations : ce week-end, plus de 1.400 cas ont été recensés. Huit villes, dont Casablanca, la capitale économique, Marrakech, la capitale touristique, ou Tanger, le deuxième pôle économique du royaume, se retrouvent coupées du reste du pays. Les déplacements de et vers ces huit villes sont interdits depuis lundi, à quelques jours de l’Aïd al-Adha, une fête traditionnellement marquée par des réunions familiales.

L’interdiction des déplacements a été prise "en raison de la hausse considérable des cas de contamination" et "au regard du non-respect par la majorité des citoyens des mesures de prévention", tels que "la distanciation sociale et le port du masque", ont indiqué le ministère de l’Intérieur et celui de la Santé.


Idèr NABILI

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