Le réchauffement climatique et les ouragans records sont liés, affirment des scientifiques

par Poutchie GONZALES
Publié le 16 novembre 2020 à 6h30
L'ouragan Eta, devenu une tempête tropicale, a fait de nombreux dégâts, comme ici à Villanueva (Honduras) le 7 novembre 2020.
L'ouragan Eta, devenu une tempête tropicale, a fait de nombreux dégâts, comme ici à Villanueva (Honduras) le 7 novembre 2020. - Source : Orlando SIERRA / AFP

CLIMAT - Cette année, un nombre record d'ouragan a été nommé, le trentième de l'année 2020, Iota, s'apprête à toucher l'Amérique centrale, et pour les climatologues cette augmentation est directement liée au changement climatique.

C'est un triste record. Cette année, trente tempêtes ont été nommées battant le record de 2005 et ses 28 tempêtes. Le dernier en date est l’ouragan Iota qui s’apprête à toucher l’Amérique centrale, moins de deux semaines après le passage de l’ouragan Êta qui a fait plus de 200 morts. Les inondations et les glissements de terrain au Honduras et au Nicaragua pourraient être aggravés avec un impact "potentiellement catastrophique", a averti le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami (Etats-Unis). Des milliers de personnes ont déjà été évacuées par précaution. 

Pour les scientifiques, l'augmentation du nombre d'ouragans a un lien évident avec le changement climatique. Avec le réchauffement des océans, le risque de tempêtes devient plus fréquent et elles sont d’une intensité plus importante. "Ces choses ont déjà été observées, en particulier dans l’Atlantique, et elles le seront de plus en plus dans les décennies à venir" estime le météorologue Jeff Masters, interviewé pour le Guardian

Ces dernières années, l’Amérique centrale a été l’une des régions les plus touchées par la crise climatique. Et pour le président du Guatemala, les responsables de ces catastrophes naturelles sont les pays industrialisés. "L'Amérique centrale est l'une des régions où se ressent le plus le changement climatique", a-t-il déclaré. Pourtant la région, frappée par des "inondations catastrophiques, des sécheresses extrêmes et la plus grande pauvreté", est celle qui a "reçu le moins de soutien de la part de ces pays industrialisés" qui sont à la source de ces dégâts estime-t-il. 

Vers une hausse des migrations climatiques

Jeff Masters ne voit pas "beaucoup d'options pour l'Amérique centrale pour faire face au problème du réchauffement climatique". "Il y aura beaucoup de migrants et une grande partie de la migration qui se produit ces dernières années est déjà due à la sécheresse qui a commencé à affecter l'Amérique centrale en 2015." La crise climatique dans la région, et la pénurie de nourriture qu'elle entraîne, est de plus en plus reconnue comme un moteur majeur de l'émigration.

Selon la Croix-Rouge, au moins 2.5 millions de personnes ont été touchées par l'ouragan Êta, dont 1.7 millions au Honduras. Certains d’entre eux envisagent déjà de migrer vers les États-Unis et sur les réseaux sociaux, des groupes commencent à s’organiser pour faire le voyage alors que l'ouragan Iota pourrait entraîner des ravages encore plus importants dans la région. La saison des ouragans dans l'Atlantique devrait durer cette année jusqu'en décembre, ce qui veut dire que Iota pourrait ne pas être le dernier ouragan de la saison. 


Poutchie GONZALES

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