Il aurait pu devenir richissime : l’inventeur du gel hydroalcoolique, c’est lui

Publié le 6 mai 2020 à 11h58, mis à jour le 6 mai 2020 à 12h14

Source : JT 20h Semaine

REPORTAGE – Il a mis au point une arme essentielle dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. Le JT de 20H de TF1 a retrouvé l’infectiologue suisse qui a conçu et consacré sa vie à promouvoir le gel hydroalcoolique.

C’est un mélange d'alcool, d'eau et de glycérine qui  permet de se désinfecter les mains même sans lavabo et ni eau courante. Le gel hydroalcoolique est plus que jamais précieux face à la pandémie de nouveau coronavirus. Cette invention géniale, on l’a doit à un médecin suisse, le professeur Didier Pittet, dont le JT de 20 H de TF1, qui l’a retrouvé à Genève, nous retrace l’histoire dans le reportage en tête de cet article.

L'aventure de cet infectiologue suisse commence en en 1992 : avec son équipe, il s'intéresse aux maladies contractées dans les hôpitaux. Chiffres à l'appui, il démontre que le personnel soignant devrait se laver les mains 22 fois par heure pour éviter de contaminer des patients. "Vous imaginez, s’il fallait passer une minute et demi au lavabo avec de l’eau et du savon 22 fois par heure ? Vous comptez, ça fait plus de 30 minutes par heure à se laver les mains. C’est impossible, et c’est pour ça que la seule solution, c’est le gel hydroalccolique", fait-il valoir aujourd’hui face aux caméras de TF1. 

Des millions de vies sauvées chaque année en milieu hospitalier

Mais persuader le monde de l'utilité de ce produit n’aura pas été chose simple. Le professeur Pittet a dû prendre son bâton de pèlerin et beaucoup voyager pour convaincre, en particulier le monde musulman car le gel, comme son nom l’indique, contient de l'alcool. "Je suis allé à Riyad pratiquement tous les 2 mois pendant environ 18 mois, se souvient-il. Nous avons dû relire le Coran ensemble pour obtenir une fatwa qui autorise l’utilisation de l’alcool sur les mains."

Aujourd'hui,  le gel hydroalcoolique permettrait de sauver 5 à 8 millions de vies par an en milieu hospitalier. Et avec le coronavirus, la demande a explosé, comme parfois les prix de ce produit. "Ça coûte environ 1 euro. De le vendre tout à coup à 20 euros, c’est totalement irrespectueux", s’indigne le professeur Pittet, qui dit avoir été "fâché" en voyant que sa commercialisation avait pu donner lieu à une surenchère. Lui aurait pu gagner beaucoup d’argent s’il avait décidé de breveter le fameux gel à l’époque de sa mise au point : plus d’un milliard et demi par an selon les estimations. "Vous seriez l’un des hommes les plus riches du monde", lui fait remarquer la journaliste de TF1. "Peut-être, peut-être pas, ça n’a pas d’importance", répond simplement celui qui a préféré que le produit soit en accès libre. 

Aujourd’hui, l'infectiologue a enfourché un autre cheval de bataille face à la pandémie de coronavirus : avec ses équipes et des étudiants, il a lancé plusieurs enquêtes pour étudier le mode de transmission du virus au sein du personnel soignant contaminé.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info